France

Politique française : des personnalités de droite appellent à gouverner avec Emmanuel Macron

Alors que les négociations avec les gauches sont au point mort après le refus du président de nommer leur candidate, Lucie Castets, des personnalités de droite prônent une coalition entre Les Républicains et le centre macroniste.

«Un pacte gouvernemental» avec Les Républicains (LR) «est indispensable». Dans une interview au Figaro, publiée le 27 août, la ministre de la Culture Rachida Dati, entrée au gouvernement de Gabriel Attal en janvier, a tendu la main vers son ancien parti politique. Selon elle, «les LR sont historiquement une famille politique qui a vocation à assumer des responsabilités. Pas à les fuir».

Cet appel du pied suit un autre appel, celui de l’avocat Thibault de Montbrial, qui avait plaidé la veille pour une telle association. Pour l’heure, aucun meneur du parti rebaptisé par Nicolas Sarkozy ne s’est exprimé sur le sujet.

Rachida Dati, une entremetteuse auprès de la droite LR

Ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a critiqué le pacte législatif proposé par le président du groupe LR à l’Assemblée nationale Laurent Wauquiez, estimant qu'il n'était «pas à la hauteur de l'enjeu». «Laissons ce type d'habileté au NFP et choisissons la responsabilité», a-t-elle enchaîné, défendant un «pacte gouvernemental».

Le parti écarte, pour l'heure, toute intégration de ministres de droite au sein d'un exécutif macroniste. En revanche, fin juillet, Laurent Wauquiez, réfutant toute «coalition gouvernementale», avait proposé un «pacte législatif» à l'exécutif, consistant à voter «en commun» certains textes qui y seraient inclus.

Le 26 août, également dans les colonnes du Figaro, l’avocat Thibault de Montbrial, conseiller de la candidate à l’élection présidentielle Valérie Pécresse en 2022, suggérait aux LR de «gouverner avec Macron», et cela, dans «l’intérêt de la France». Pour ce spécialiste des questions de sécurité, un tel rapprochement pourrait fonctionner, «à charge pour le RN [..] de continuer à afficher l’esprit de responsabilité dont il se réclame depuis 2022 pour ne pas voter les motions de censure que LFI ne manquera pas de déposer régulièrement».

Plusieurs rapprochements depuis 2017

Si Les Républicains ont toujours tourné le dos à un rapprochement avec le camp macroniste, de nombreuses personnalités ont rejoint les rangs du parti présidentiel ou accepté des postes dans ses gouvernements. En 2022, l’ancien ministre sarkozyste Éric Woerth avait rejoint  la majorité centriste, suivant la trajectoire de plusieurs personnalités comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou encore Roselyne Bachelot.

Localement, le président de la région PACA Renaud Muselier a rejoint le parti présidentiel au début du second quinquennat, tout comme le maire de Nice Christian Estrosi. Des ralliement nombreux mais personnels, qui n’ont jamais été suivis par l’appareil de parti.

Lors de sa rentrée politique de Laurent Wauquiez, le 25 août au mont Mézenc en Ardèche, le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau a rappelé l’attachement de son parti à «construire une alternative crédible à la politique d’Emmanuel Macron et aux vielles lunes de la gauche melenchonisée», écartant tout rapprochement avec le camp présidentiel.

Après le retrait du Nouveau Front populaire des négociations, le président de la République entame ce 28 août une deuxième série de négociations. Il recevait dans la matinée les représentants des Républicains, la secrétaire du parti Annie Genevard et les présidents de groupes dans les deux chambres Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.