«Le prétexte qui jusqu’ici servait à refuser la nomination de Lucie Castets est levé et donc je ne vois pas d’obstacle désormais au fait que Lucie Castets soit nommée».
Au micro de la radio publique française, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure s’est exprimé ce 26 août concernant la nomination du futur Premier ministre. L'avant-veille Jean-Luc Mélenchon avait offert de ne pas imposer de ministres Insoumis dans un gouvernement du Nouveau Front Populaire (NFP), afin de permettre à la candidate commune des gauches de pouvoir être nommée.
Les chefs de file des diverses formations de l’alliance des gauches soutiennent sa démarche et s’interrogent sur ce qui pourrait aujourd’hui empêcher l’arrivée de leur championne aux manettes.
«Intelligent et courageux» pour Marine Tondelier, la gauche du NFP sert les rangs
La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a salué la démarche du fondateur des Insoumis qualifiant le 25 août l’ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon d’«intelligent et courageux». Pour elle, les déclarations de ce dernier sont «la preuve que (Jean-Luc Mélenchon) est bien plus ouvert et constructif que celles et ceux qui nous donnent des leçons de morale» et d’estimer : «on va arrêter de dire que c’est nous le problème».
«Au nom de quel droit divin ceux qui ont perdu les élections pourraient expliquer qui doit gouverner ?», s’interroge de son côté le socialiste Olivier Faure. Quant au communiste Fabien Roussel, qui entretient des relations très fraîches avec les Insoumis, il a affirmé que «la balle est désormais dans le camp du président de la République».
Dès le 24 août, à l’occasion des université d’été du Parti communiste, l'ancien député du Nord appelait Emmanuel Macron et les dirigeants des groupes du camp présidentiel de prendre l’engagement «ne pas censurer le gouvernement de la gauche».
«Non au ministre LFI et non au programme inspiré par LFI», la droite et le centre ferment déjà la porte
«Pour nous c’est non aux ministres LFI et non à un programme inspiré par LFI», a déclaré le même jour sur X (ex-Twitter) le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat Bruno Retailleau, alors que Jean-Luc Mélenchon en appelait aux «chefs des partis macronistes et de la droite» de ne pas voter de motion de censure. «Nous sommes opposés à leur participation à un gouvernement, comme à leurs idées» a ajouté le sénateur de Vendée.
Le député Renaissance Benjamin Haddad a de son côté évoqué une «manipulation» de la part de Jean-Luc Mélenchon, et sa collègue Constance Le Grip d’expliquer : «Pour moi, c'est clair ! Je voterai la censure d'un gouvernement Castets qui voudrait appliquer le programme du NFP».
Enfin le Rassemblement national a réaffirmé par la voix du député du Nord Sébastien Chenu qu'il «censurera tout gouvernement qui est issu du NFP mais surtout qui applique le programme du NFP». Un blocage que le parti dirigé par Marine Le Pen au Palais Bourbon mettrait en pratique même sans ministres Insoumis.
Via cette concession, quant à une éventuelle absence des Insoumis dans un gouvernement du NFP, Jean-Luc Mélenchon entend presser Emmanuel Macron qui doit prendre sa décision «à partir» du 27 août, selon la communication de l’Élysée. «S'ils répondent non, leur refus de voir des Insoumis au gouvernement n'est qu'un prétexte pour nier le résultat des élections», a estimé le 24 août l’ancien député des Bouches-du-Rhône à propos du camp présidentiel.