France

Jeux paralympiques de Paris : un journaliste russe banni pour des «raisons de sécurité»

Un journaliste de l'agence de presse russe RIA Novosti s'est vu refuser sa demande d'accréditation pour les Jeux paralympiques de Paris. Le ministère français des Affaires étrangères s’est justifié dans un communiqué, invoquant des «raisons de sécurité».

«Toute personne effectuant une demande d'accréditation dans le cadre des Jeux de Paris 2024 fait l'objet d'une enquête administrative de sécurité.» Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Christophe Lemoine a expliqué ce 23 août le refus de Paris de laisser un journaliste russe couvrir l’événement sportif censé célébrer l’inclusion et la diversité.

Le porte-parole de la diplomatie française a expliqué qu’à l'issue de cette procédure, il avait été décidé de ne pas accorder d'accréditation à ce journaliste. Le Quai d'Orsay précise que «cette procédure est prévue par la législation française [...] et s'applique également aux journalistes».

Deux autres journalistes de l'agence TASS avaient déjà été écartés le 20 août pour les mêmes raisons. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait alors fustigé la discrimination des autorités françaises, déclarant : «Le respect des droits des journalistes et la liberté d'expression sont des mots vides pour Macron.»

Un «ordre russophobe de l'Élysée», selon Zakharova

«Nous considérons ces décisions du Comité d'organisation, qui obéit docilement à l'ordre russophobe de l'Élysée, comme une manifestation inacceptable de son parti-pris politique, incompatible avec les idéaux du mouvement olympique international», avait-elle poursuivi. Avant d'ajouter : «Par leurs actions, les responsables sportifs continuent non seulement à dévaloriser la signification du principe selon lequel "le sport est hors de la politique", mais aussi à violer de manière flagrante les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris le droit à un accès libre à l'information et à la liberté d'expression.»

Lors des Jeux olympiques d'été, quatre journalistes russes de l’agence de presse TASS s’étaient déjà vu retirer leur accréditation, ainsi que leurs collègues de RIA Novosti.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré le 20 juillet dans le Journal du dimanche, avant le début de la compétition, que 4 340 personnes avaient été écartées de l’organisation des JO, dont «moins d’une centaine» en raison de risques supposés d’ingérences de pays étrangers. Pour le ministre français, ceux-ci auraient été cachés «sous différentes couvertures», dont des «journalistes, staffs techniques, kinés…» Le premier flic de France avait mentionné des tentatives venant de «Russie et de Biélorussie», tout en évoquant «d’autres pays», dont il avait refusé de dévoiler la liste.

Invoquant le «principe de précaution», le ministre de l’Intérieur mentionnait alors des risques de cyberattaques, déclarant : «Nous avons par exemple refusé des journalistes en grand nombre, qui prétendaient couvrir les Jeux.»

La Russie a été bannie des Jeux olympiques et paralympiques 2024 en raison de la guerre en Ukraine, 15 athlètes russes ayant été accrédités seulement avec un statut neutre. Les athlètes d'origine russe ont néanmoins remporté 17 médailles, dont six en or.

Le chef du Comité paralympique russe (RPC), Pavel Rozhkov, a déclaré le 19 août dernier que 90 athlètes russes avaient été admis aux Jeux de Paris, sous bannière neutre.

Kiev a déjà dénoncé leur présence dans plusieurs communiqués.