Au cœur d'une polémique depuis le début de la compétition, la boxeuse algérienne Imane Khelif a remporté le titre de championne olympique le 9 août à Roland-Garros, battant la Chinoise Yang Liu en finale des JO de Paris 2024. Les cinq juges l'ont donnée vainqueur de chacun des trois rounds.
En remportant cette finale, la boxeuse de 25 ans apporte à l’Algérie sa deuxième médaille d'or de la compétition après celle de Kaylia Nemour en gymnastique. Retenant ses larmes, la pugiliste algérienne a fait la déclaration suivante : «depuis huit ans, c’est mon rêve et je suis maintenant médaillée d’or. J’ai travaillé, je n’ai pas dormi, j’ai été fatiguée pendant huit ans. Maintenant, je suis championne olympique !».
Avant de revenir sur les critiques qu'elle a subies depuis le début de ces JO de Paris. «Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi », a-t-elle martelé. Déplaorant avoir « fait l’objet d’attaques et d’une campagne féroce », elle triomphe : « C’est la plus belle réponse que je puisse donner. La réponse a toujours été sur le ring».
Le comité olympique algérien s'en prend au «lobby sioniste»
Réagissant à la victoire de la boxeuse, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a publié un message sur son compte X (ex-Twitter) dans la soirée du 9 août : «Nous sommes tous fiers de toi, ô champion olympique Iman. Ta victoire aujourd’hui est la victoire de l’Algérie et ton or est l’or de l’Algérie».
La polémique a débuté à l’abandon de la boxeuse italienne Angela Carini le 1er août face à Imane Khelif. Le CIO avait indiqué que l’athlète algérienne «respectait les règles», rappelant qu’elle était «née femme». Au lendemain de sa défaite, la pugiliste italienne a présenté des excuses dans une interview accordée au magazine Gazetta dello Sport. «Je suis désolée pour mon adversaire. Si le CIO a dit qu’elle pouvait combattre, je respecte cette décision», a-t-elle indiqué.
Mais la polémique a pris de l'ampleur par le biais de Georgia Meloni, de Matteo Salvini, du président serbe Aleksandar Vucic ou encore de Donald Trump et d'Elon Musk. Une partie de la droite radicale française avait également surfé sur cette affaire. Jusqu'à son adversaire des quarts de finale, la Hongroise Luca Anna Hamori, qui s'était joint à la mêlée sur X : «Je dois me battre contre un homme. Il a été prouvé qu'Imane Khelif est un homme. En 2023, elle a été disqualifiée». Avant de perdre son combat contre Khelif en quart de finale.
L’Irlandaise Amy Broadhurst, qui avait battu Imane Khelif en 2022, lui avait pour sa part apporté son soutien, également sur X. «Je ne pense pas qu’elle ait fait quoi ce soit pour tricher. Elle est née comme ça et ce n’est pas quelque chose qu’elle contrôle. Le fait qu’elle ait été battue par neuf boxeuses en dit long», a-t-elle déclaré.
Face à l'ampleur de la polémique visant la championne, Yassine Arab le directeur du Comité olympique et sportif algérien a suggéré au média Sydney Morning Herald que «le lobby sioniste veut briser l'esprit d'Imane. Mais aujourd'hui, Imane est très forte», affirmant qu'«ils ne veulent pas qu'une fille musulmane ou arabe accède à un niveau supérieur dans la boxe féminine».