«Les acteurs concernés ont confirmé que le triathlon féminin et le triathlon masculin se dérouleront comme prévu. Les résultats des dernières analyses d’eau, reçus à 3 h 20, ont été jugés conformes», ont fait savoir dans la nuit du 30 au 31 juillet le comité d’organisation et l’instance internationale World Triathlon.
Les femmes ont donc pu s’élancer à 8 heures et les hommes à 10h45 sur 1 500 mètres, avant de pédaler 40 km et de courir 10 km. C’est la française Cassandre Beaugrand qui a remporté l’or.
La course masculine était prévue pour la veille mais avait été reportée pour «raisons sanitaires», les taux de bactéries ayant été jugés «encore supérieurs aux limites acceptables», du fait des fortes pluies tombées les 26 et 27 juillet sur la capitale.
L’hypothèse d’une épreuve de triathlon transformée en duathlon avait même été évoquée, vertement critiquée par la Fédération française.
«En nageant sous le pont, j’ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser»
Après l'épreuve, l'athlète belge Jolien Vermeylen s'est indignée auprès du média VTM: «J’ai bu beaucoup d’eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas. Ça n’a pas le goût de Coca-Cola ou de Sprite, évidemment. En nageant sous le pont, j’ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser.»
Et d'ajouter : «La Seine est sale depuis cent ans, alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité. C’est des conneries », avant de conclure : «Si la course n’avait pas eu lieu, ça aurait été une honte pour l’organisation, pour Paris, pour la France. C’était aujourd’hui ou jamais, et ils ne pouvaient pas annuler complètement la course non plus. Maintenant, ils doivent juste espérer qu’il n’y aura pas trop d’athlètes malades. J’ai pris des probiotiques, j’ai bu mon Yakult, je ne pouvais pas faire plus».
Le suspense demeure toutefois pour l’épreuve de relais mixte et pour celle de natation en eau libre, qui doivent avoir lieu la semaine prochaine.
Sur Instagram le 30 juillet, la championne olympique de natation en eau libre néérlandaise Sharon van Rouwendaal a publié une photo du personnage Gollum du Seigneur des anneaux sortant de l'eau de la Seine.
Macron exulte, les internautes ironisent
Faire trempette dans la Seine : un acte devenu hautement politique. Emmanuel Macron a exulté sur X, affirmant que la Seine était devenue baignable et parlant d'«héritage fabuleux pour les Franciliens qui pourront y nager et pour la biodiversité».
Ce message a provoqué les moqueries de nombreux internautes : «On attend toujours ta baignade Manu !», «Manu qui veut nous faire croire qu’on peut s’y baigner en permanence alors que ça fait littéralement 3 jours que le triathlon est repoussé à cause de la qualité de l’eau».
«Et comment... Oui, j'irai», avait en effet lâché Emmanuel Macron lors de l'inauguration du village olympique en février dernier, ajoutant : «Je ne vais pas vous donner la date, vous risqueriez d'être là.»
1,4 milliards d'euros d'investissement pour rendre la Seine baignable
En cas de précipitations intenses, de l'eau non traitée peut être rejetée dans le fleuve. En conséquence, le taux de bactéries E.Coli et entérocoques augmente, malgré les ouvrages de rétention construits avant les Jeux pour empêcher ce phénomène et un investissement de 1,4 milliard d’euros de l’État et des collectivités territoriales pour rendre le fleuve baignable. Un gigantesque bassin de rétention pouvant recevoir jusqu'à 50 000 m3 d'eaux usées a en effet été bâti pour 100 millions d'euros.