France

Législatives en France : des dissidents de La France insoumise lancent leur mouvement

Cinq figures de La France insoumise, en rupture avec la direction de leur parti, ont annoncé le 12 juillet la création d’une nouvelle force politique à gauche : «L’Après». Ce mouvement ambitionne notamment de «cimenter» le Nouveau Front populaire.

«L’Après» pour : Association pour une République écologique et sociale. Tel est le nom que prend une nouvelle composante politique de la gauche accueillant des figures de La France insoumise (LFI) en froid avec la direction du parti.

Lors d’une conférence de presse le 12 juillet, les députés Alexis Corbière, Clémentine Autain, Danielle Simonnet, Hendrik Davi ainsi que l’ancienne députée Raquel Garrido ont présenté ce nouveau mouvement. À l’exception de Clémentine Autain, qui a annoncé ne plus vouloir siéger avec LFI au Palais Bourbon, tous s’étaient vus refuser d’être réinvestis par leur parti lors des législatives anticipées.

L’Après n’est pas un parti à proprement parler, mais un «sas», un «espace d'incubation pour les "désorientés" pour retrouver une maison commune», a notamment précisé Clémentine Autain.

Sortir «d'une manière très virile et brutale de faire de la politique»

La majorité des personnalités qui compose cette nouvelle formation politique sont des Insoumis de la première heure qui ont participé à la fondation du parti en 2016.

Alexis Corbière fut ainsi porte-parole de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2017. Lors de la conférence de presse, était également présent Guillaume Ancelet, le président de Picardie Debout, mouvement fondé par François Ruffin, lui aussi en froid avec LFI, mais qui n’a pas rejoint L’Après.

Clémentine Autain, qui connait des lignes de fractures avec Jean-Luc Mélenchon depuis plusieurs années, est celle qui pris la parole le plus longuement, affirmant que le nouveau mouvement veut «prendre les choses en main» et «contribuer […] à ce que le rassemblement des gauches et des écologistes puisse grandir et gagner dans le pays» et d’ajouter, en visant ses anciens camarades sans les citer, «qu'on sorte d'une manière très virile et brutale de faire de la politique».

Son homologue députée de Paris Danielle Simonnet a de son côté assuré que L’Après avait pour but d’être «au service du Nouveau Front populaire». Dans un billet publié le 11 juillet sur Le Club de Mediapart, Hendrik Davi évoquait quant à lui de «vraies divergences» avec Jean-Luc Mélenchon, notamment concernant sa «stratégie populiste».

«Vous n’y croiserez pas Adrien Quatennens»

«Parmi le tas de très bonnes raisons d’adhérer à L’Après : ce sera un lieu ouvert et bienveillant, loin des pratiques toxiques et des abus de pouvoir. Vous n’y croiserez pas Adrien Quatennens» a notamment lancée Raquel Garrido, taclant l’ex-député LFI du Nord qui avait renoncé à sa candidature aux législatives anticipées en raison de sa condamnation pour violences conjugales. Ce fidèle de Jean-Luc Mélenchon avait notamment pointé du doigt l’enregistrement des statuts de L’Après dès le 21 mai, soit bien avant les législatives et la fameuse «purge».

Peu de cadres de La France insoumise se sont exprimés sur ce qui s’apparente à une scission. Outre Adrien Quatennens, seule Nadège Abomangoli, députée de Seine-Saint-Denis, s’en est prise aux partants. «Les "purgés" pas purgés. Cette comédie nombriliste a saturé l’espace médiatique pendant que nous, on ne dormait plus, à l’idée de l’arrivée du RN au pouvoir. L’obscénité est totale», a-t-elle déclaré sur X (ex-Twitter).

Selon Les Échos, les membres de L’Après auraient sollicité les groupes écologiste et communiste à l'Assemblée afin de leur proposer de «former un grand groupe commun». Une proposition restée sans réponse, a souligné le quotidien français. «S'il le faut, on choisira entre les deux», avait précisé à ce sujet Alexis Corbière.