La France a vécu, deux semaines durant, des élections législatives historiques et sous haute tension... mais le Maghreb aussi. En Tunisie, en Algérie et au Maroc, la presse est unanime ce 8 juillet à la suite de la défaite du Rassemblement national.
«Terrassé par une mobilisation sans précédent de l'électorat français», écrit le quotidien algérien L’Expression, qui célèbre la défaite du parti de Marine Le Pen : «Debout unanimement face à la menace des partisans de la xénophobie et du racisme auxquels s'ajoute la haine de l'islam et de ses communautés.»
«La gauche foudroie le RN», a titré le journal algérien. Selon lui, le Rassemblement national, qui a joué au «parti BCBG» pour se «dédiaboliser», a été «brutalement renvoyé à ses chères études».
Pour le média TSA (Tout sur l’Algérie), la défaite du RN aux législatives française est «un grand soulagement». Il rappelle que le parti «d’extrême droite» avait évoqué l’abrogation des accords migratoires franco-algériens de 1968, après les résultats du premier tour.
Le scénario de l’arrivée du RN au pouvoir en France aurait fragilisé davantage la situation des Franco-Algériens visés depuis des années par le parti de Jean-Marie Le Pen, estime TSA.
À l’issue du second tour, «c’est le soulagement», soupire TSA, se réjouissant de la victoire de la coalition de gauche qui devient la première force politique en France.
«Quelle remontada», se félicitent les Tunisiens
Dans l’heure qui a suivi le verdict des urnes françaises, les Tunisiens ont exprimé leur satisfaction de la victoire de l’alliance de la gauche du Nouveau Front populaire. Le site Business News (BN) a recueilli les réactions, entre autres, des journalistes, dont certains ont fait preuve d’ironie.
«Grande déception ?», s’est interrogé le journaliste tunisien Maher Kacem, en republiant sur Facebook une photo de Jordan Bardella le visage dépité, face au revirement de la tendance observée lors du premier tour du scrutin qui avait favorisé la montée de son parti.
«Quel kiff !» s’est, d’autre part, exclamée la journaliste Amel Smaoui Zampol, saluant la victoire du NFP, d’après son post sur Facebook republié par BN.
Plus sérieux, Mohamed Yousfi, le rédacteur en chef du département arabophone d’Alqatiba, a commenté sur Facebook : «En démocratie, rien n'est impossible, la gauche française renverse l'extrême droite, quelle partie électorale et quelle leçon politique !».
Les politiques des partis français quant à l’immigration, au droit du sol ou encore à la question de la binationalité, ont vivement suscité l’intérêt des Maghrébins, souvent liés directement à la France.
Le Nouveau Front populaire victorieux au Maghreb
«Réélu haut la main», s'est félicité, pour sa part, le média marocain H24, saluant la réélection du candidat de gauche Karim Ben Cheikh avec 74,71% des suffrages dès le premier tour chez les Français de l’étranger, et plus précisément dans la 9e circonscription, qui couvre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, hors Bénin, Ghana, Togo et Nigeria. Le journal marocain a rappelé que le Rassemblement national était déjà hors course à l’issue du premier tour dans les circonscriptions en question.