France

Législatives : Mélenchon savoure la victoire du NFP, Bardella fustige Macron pour avoir «jeté» la France à gauche

Jean-Luc Mélenchon, dans la foulée de l’annonce des résultats donnant le NFP en tête mais sans majorité absolue, a exhorté Emmanuel Macron à «appeler le NFP à gouverner», tandis que Jordan Bardella a dénoncé «des accords qui jettent la France dans les bras de l’extrême-gauche».

«Un immense soulagement»: Jean-Luc Mélenchon a pris la parole rapidement ce 7 juillet, quelques minutes à peine après l'annonce des résultats aux élections législatives.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, le Nouveau Front Populaire est en tête, sans majorité absolue toutefois. La formation de gauche devrait compter entre 172 et 192 élus. La majorité présidentielle, elle, pourrait atteindre 150 à 170 députés, tandis que le Rassemblement national arrive troisième avec 130 à 152 représentants.

«La volonté du peuple doit être strictement respectée, aucun arrangement ne serait acceptable: la défaite du président de la République est clairement confirmée», a poursuivi Mélenchon, appelant Emmanuel Macron à «s’incliner». «Le Président a le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner», a-t-il ajouté.

Le NFP est «prêt à gouverner», a ensuite lancé Mélenchon. «Ses composantes, la gauche unie, se sont montrées à la hauteur des circonstances», a-t-il martelé: «une fois de plus, elle a sauvé la République et peut commencer l’œuvre écologique et sociale dont notre peuple a tant besoin». Il a enfin affirmé que les mesures du programme du Nouveau Front populaire pourront être appliquées par décret dès l'été prochain, évoquant l'«abrogation de la réforme des retraites, le blocage des prix, l'augmentation du smic».

Bardella fustige «des accords qui jettent la France dans les bras de l’extrême-gauche»

L'ambiance était plus amère au QG du Rassemblement national, où Jordan Bardella a dénoncé «des accords qui jettent la France dans les bras de l’extrême-gauche et de Jean-Luc Mélenchon».

Fustigeant le «mépris» qui a ciblé pendant la campagne les électeurs du RN, le jeune leader de la droite nationale a ensuite dénoncé les «alliances politiques contre-nature» et «du déshonneur» entre la gauche et le camp macroniste.

«Macron a privé les Français de toute réponse à leurs difficultés quotidiennes», a-t-il poursuivi, évoquant entre autres la crise du pouvoir d’achat et l’insécurité.

«Les arrangements électoraux entre un président isolé et une extrême-gauche incendiaire ne mèneront le pays nulle part», a-t-il prévenu, avant de conclure: «mon ambition d’œuvrer au redressement du pays est plus forte que jamais!».

«La marée monte. Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter. Et par conséquent, notre victoire n'est que différée», a de son côté déclaré Marine Le Pen sur TF1, ajoutant: «j'ai trop d'expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés».

Nouveau gouvernement: Macron appelle à la «prudence»

Selon des propos rapportés par l’AFP qui cite l'entourage du président, Emmanuel Macron a invité à la «prudence» pour savoir qui pourrait être chargé de former un gouvernement. Il a estimé que le bloc central était bien «vivant» après ses sept années au pouvoir.

Le président français attendra la «structuration» de la nouvelle Assemblée nationale pour «prendre les décisions nécessaires», a ensuite fait savoir l'Elysée, toujours selon l’AFP.

Des tensions se font néanmoins déjà remarquer au sein de ce bloc centriste: «la dissolution a conduit à une grande indétermination», a noté l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, craignant une atteinte à la «crédibilité de notre pays». Il s'est dit «prêt» à œuvrer à la «reconstruction d'un espoir». 

Attal annonce qu’il remettra sa démission lundi

«Ce soir, la formation politique que j'ai représentée dans cette campagne ne dispose pas d'une majorité. Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République», a déclaré Gabriel Attal sur le perron de Matignon, estimant par ailleurs «qu'aucune majorité absolue ne peut être conduite par les extrêmes».

Mais alors que la France «se prépare à accueillir le monde dans quelques semaines » pour les Jeux olympiques, celui-ci a déclaré qu’il assumerait «bien évidemment» ses fonctions «aussi longtemps que le devoir l'exigera».