«Parce que l’extrême droite sera probablement au pouvoir en France dans sept jours, le réseau de résistance à l’extrême droite a été créé à l’heure où je vous parle», a déclaré sur le plateau de France Info le politologue Thomas Guénolé, qui a posté cette séquence le 1er juillet sur X (ex-Twitter).
«Les principales méthodes seront le refus par des fonctionnaires d’exécuter certains ordres, la désobéissance civile et l’activisme judiciaire», a-t-il expliqué aux journalistes, précisant que ce réseau était «constitué essentiellement de fonctionnaires».
Si le Rassemblement national (RN) est en mesure de constituer un gouvernement, selon le politologue, «un certain nombre d’ordres» dans les ministères «porteront atteinte aux valeurs républicaines fondamentales».
«Quand vous êtes enseignant, vous ne pouvez en aucun cas accepter un programme du RN»
Quelques initiatives se font remarquer ces derniers jours, alors que la crainte de voir un gouvernement RN grandit à gauche et au centre de l'échiquier politique français.
Quelque 3 600 soignants ont signé dans Mediapart un appel à s’opposer «aux desseins mortifères» du RN et à voter pour les candidats du Nouveau Front populaire.
Une autre pétition, d'enseignants cette fois, lancée le 14 juin et titrée «Fonctionnaires d’État, en conscience et en responsabilité nous n’obéirons pas», a aussi recueilli 3 000 signatures. «Nous ne serons pas les exécuteurs d’une politique contraire aux principes qui fondent notre attachement au service public d’éducation», préviennent-ils.
«Quand vous êtes enseignant [...] vous ne pouvez en aucun cas accepter un programme du Rassemblement national», a commenté le 25 juin l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem sur France Info, soutenant l'appel à la désobéissance civile des enseignants.
Le Pen accuse l'Élysée de «coup d’État administratif»
Au-delà de cette initiative annoncée par un ancien membre de La France insoumise, l’Élysée songerait, selon le Journal du dimanche, à entraver la capacité du RN à gouverner s’il parvenait au pouvoir, en nommant dans la précipitation des proches à des postes clés, notamment dans la police et la gendarmerie nationale.
Ce 2 juillet, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a accusé le camp macroniste de préparer un «coup d'État administratif», tout en espérant «que ceci relève uniquement de la rumeur».