Les deux citoyens moldaves accusés d'avoir tagué fin juin à Paris des cercueils accompagnés d'une référence à l'Ukraine sont toujours en détention, la cour d'appel ayant rejeté le 1er juillet le recours de leurs avocats, selon des informations de l'AFP.
Les deux ressortissants moldaves sont en effet soupçonnés d'avoir tagué des cercueils au pochoir et à la peinture rouge, «Stop the Death, Mriya, Ukraine», notamment sur les murs du journal Le Figaro et de l'Agence France-Presse. «Mriya» signifie «rêve en ukrainien.
D'après les premières déclarations d'une source proche du dossier, les citoyens moldaves ont assuré avoir reçu une centaine d'euros pour réaliser ces différents tags. Ils ont été inculpés le 22 juin pour dégradations et participation à une entreprise de démoralisation de l'armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix. L'enquête avait été lancée initialement pour dégradation lors d'une réunion et association de malfaiteurs.
Les avocats dénoncent un «délit d'opinion»
Des chefs d'accusation dénoncés par leurs avocats. Maîtres Emanuel de Dinechin et Louis Gloria ont en effet fustigé le 23 juin dernier une décision judiciaire «inconstitutionnelle», ajoutant déposer un pourvoi. Ils ont fustigé le rétablissement d'un «délit d'opinion» ayant disparu depuis la guerre d'Algérie, à savoir la démoralisation des armées, alors que les suspects mériteraient d'être punis d'une amende pour dégradations légères.
«Qu'aurait dit la presse occidentale si le pouvoir russe avait emprisonné des colleurs d'affiches contenant des messages anti-guerre en Ukraine ?», ont-ils aussi questionné.
Le 22 juin, lors d'une interview sur X (ex-Twitter), le ministre moldave des Affaires étrangères, Mihai Popsoi, a condamné «fermement les tactiques hybrides de la Russie en France consistant à impliquer des citoyens de Moldavie dans des actes de vandalisme et d'incitation à la haine».
Cette affaire intervient après celle des faux cercueils découverts au pied de la tour Eiffel, le 1er juin dernier. Cinq cercueils, parés d’une banderole portant l’inscription «Soldats français morts en Ukraine» avaient été découverts au pied de la Dame de fer. Trois personnes ont été placées en garde à vue et une enquête pour «violences avec préméditation» a été ouverte.
Le porte-parole du Kremlin avait dénoncé dans la foulée une «campagne russophobe dans les médias», soulignant que la Russie n'interférait pas en France. L'ambassade de Russie à Paris avait exprimé sa «vive protestation contre une nouvelle campagne russophobe déclenchée dans les médias français», fustigeant une «hystérie» qui menace les citoyens russes en France.