France

France : la justice maintient Éric Ciotti à la tête des Républicains en dépit d’une troisième tentative d’exclusion

Le tribunal judiciaire de Paris a déclaré irrecevable le 27 juin une demande en référé des Républicains visant à exclure le président de leur parti, Éric Ciotti. Ce dernier s’est vu, pour la troisième fois, conforté par la justice à son poste à trois jours du premier tour des législatives.

Quand ca veut pas, ça veut pas. Les Républicains pensaient enfin réussir à évincer leur président Éric Ciotti mais le tribunal judiciaire de Paris les a déboutés pour la troisième fois ce 27 juin 2024. La juridiction, saisie en référé, a déclaré irrecevable la tentative des LR d'en exclure le président auquel ils reprochent un accord électoral conclu avec le Rassemblement National de Jordan Bardella.

Le juge des référés sollicité pour désigner un mandataire ad hoc devant le remplacer a finalement rejeté la demande signée par 703 membres du conseil national des Républicains. Ceux-ci réclamaient que soit convoqué un nouveau bureau politique avant le 26 juin à 18h30 afin d'exclure Éric Ciotti de la présidence.

«Il ressort de la lecture du tableau […] que ce nombre en réalité inclut de très nombreux courriers non signés, qu'aucune vérification du versement des cotisations par les signataires n'a été opérée», a observé le tribunal. Éric Ciotti s’est félicité de cette décision de justice et a appelé ses partisans à la «mobilisation générale».

Éric Ciotti se réjouit, ses détracteurs maintiennent qu'il n'a plus sa place à LR

«Je salue la décision du tribunal judiciaire de Paris qui confirme ma présidence des Républicains», et d’appeler «à la fin des manœuvres juridiques inutiles et tous les Républicains à me rejoindre pour construire la victoire de la France», a publié le 27 au soir sur X (ex-Twitter) celui qui reste président des Républicains

Dans un communiqué signé LR, Éric Ciotti se réjouit d’être «une nouvelle fois conforté dans sa fonction de président». Il évoque aussi la lassitude des Français pour ce «feuilleton inutile où certains perdent leur temps de débâcle juridique en débâcle juridique» et s’en remet au jugement des urnes les 30 juin et 7 juillet.

De leurs côté, plusieurs cadres du parti ont diffusé un communiqué déclarant prendre «acte» de cette décision qui pour eux «ne tranche rien sur le fonds». Ils contestent «le refus de M. Ciotti de reconnaître l'évidence que sa place n'est plus chez les Républicains» et dénoncent une «stratégie d’obstruction judiciaire».

Ils affirment également que «tous les élus de notre famille politique, nos 57 députés sortants candidats à leur réélection, tous nos sénateurs, nos milliers d'élus locaux et les membres de notre bureau politique» se sont déjà «opposés par deux fois à cette alliance contre nature». 

Deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale, Éric Ciotti avait annoncé une alliance électorale avec le Rassemblement national pour les élections législatives sans consulter les cadres de son parti, déclenchant une crise interne.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publié ce 28 juin, le Rassemblement National et ses alliés pourraient emporter entre 260 et 295 sièges au Palais Bourbon, quand Les Républicains et leurs alliés de l’UDI compteraient entre 30 et 40 élus. Éric Ciotti a annoncé avoir 62 candidats pour le «rassemblement des droites» soutenu par le RN, contre 400 validés par le parti dont un dans sa propre circonscription des Alpes Maritimes.