Volodymyr Zelensky, dont le mandat présidentiel a expiré le 20 mai, figurera parmi les invités des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en France, le 6 juin prochain, a annoncé le président français Emmanuel Macron.
«J'aurai l'occasion, lorsque le président Zelensky se rendra en France à l'occasion du D-Day la semaine prochaine, de le recevoir et à ce moment-là de m'exprimer très précisément pour annoncer ce que nous allons faire» de plus en soutien à l'Ukraine, a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz le 28 mai depuis le Château de Meseberg, au nord de Berlin.
«Je ne ferai pas de commentaire sur ce qui a été des communications non coordonnées et malheureuses», a ajouté le président français, en réponse à une question sur l’envoi d'instructeurs militaires tricolores en Ukraine. La veille, sur Telegram, le commandant en chef de l’armée ukrainienne avait annoncé la visite «prochaine» d'instructeurs français, indiquant avoir autorisé leur venue dans des centres de formation en Ukraine. Cette piste serait à l’étude, s’était borné à déclarer à l’AFP le ministère français de la Défense, sans confirmer l’envoi d’instructeurs.
Si l'Ukraine a été officiellement conviée aux commémorations de cet élément clé du font occidental, d’une guerre durant laquelle près de 27 millions de Soviétiques ont été tués, la Russie pourrait ne pas être représentée. En effet, bien qu’à la mi-avril l’organisme Mission Libération, chargé d’organiser les célébrations, ait confirmé une information d’Europe 1 selon laquelle une invitation serait adressée à l’ambassade russe en France, la diplomatie russe a récemment fait savoir qu’elle n’avait rien reçu de tel.
Des commémorations de la Seconde Guerre mondiale sans les Russes ?
«À ce jour, ni le ministère russe des Affaires étrangères ni notre ambassade à Paris n'ont reçu d'invitations», avait déclaré le 22 mai à l’agence RIA Novosti le directeur du premier département européen du ministère russe des Affaires étrangères, Artem Stoudennikov. «Peut-être que les organisateurs ont changé d'avis ou ont été "conseillés" de changer d'avis», avait ajouté le diplomate, regrettant que les relations de la Russie avec ses anciens alliés de la coalition antihitlérienne, dont la France, soient «au plus bas».
«Tous les deux jours, je vérifie ces informations auprès de notre ambassade en France, auprès de l'ambassadeur. […] Il n'y a pas encore de changement», avait confié la veille à Izvestia la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova,
Mi-mai, Politico relatait que cette décision de Paris d’inviter les Russes aux commémorations du débarquement avait «agacé» Washington et Londres. «Paris a pris les pays occidentaux au dépourvu», confiait le média, évoquant des «tensions» attisées entre les chancelleries alliées. «Des responsables du Royaume-Uni, des États-Unis et de deux autres alliés de la Seconde Guerre mondiale ont exprimé leurs inquiétudes face à cette décision», avait rapporté Politico, ajoutant que la Maison Blanche n’était «pas satisfaite», selon deux membres de l’administration Biden.
«En dépit de la situation géopolitique, difficile en effet de se passer totalement de la présence de la Russie, bien que l’URSS n’ait pas directement participé au débarquement du 6 juin», avait noté Europe 1, semblant citer sa source.