«La France s’apprête à rendre publique sa décision», écrit ce 16 avril Europe 1, rapportant qu’«un carton d’invitation aux commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie «sera adressé à la représentation diplomatique de Moscou en France».
Europe 1 précise que Moscou n’a pas encore accepté l’invitation, et le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré ce 16 avril à la presse que le président russe n'avait pas encore reçu d'invitation. L'ambassade de Russie en France a aussi déclaré à l'agence TASS n'avoir pour l'heure reçu aucune invitation à participer aux commémorations.
«Sauf coup de théâtre, le président Vladimir Poutine ne participera pas en personne aux commémorations mais une délégation russe y sera conviée», poursuit le média.
«Difficile de se passer totalement de la présence de la Russie», selon Europe 1
«En dépit de la situation géopolitique, difficile en effet de se passer totalement de la présence de la Russie, bien que l’URSS n’ait pas directement participé au débarquement du 6 juin», note aussi la radio, semblant retranscrire des propos d’une source. Et d’ajouter : «Elle l’a rendu possible en payant le plus lourd tribut lors la Seconde Guerre mondiale. Près de 27 millions de Soviétiques sont morts pour combattre l’Allemagne.»
Vladimir Poutine était présent il y a dix ans, en 2014, mais n'avait pas été invité en 2019. Une absence qui avait déjà suscité des incompréhensions. «L’apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair. Mais il ne faut pas l’exagérer et minorer par la même la signification des efforts titanesques de l’Union soviétique, sans laquelle cette victoire n’existerait tout simplement pas», avait rappelé alors la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Un contexte tendu entre Paris et Moscou
Ce projet d'invitation intervient alors que les relations sont particulièrement tendues entre Paris et Moscou. Depuis la mi-janvier et l'annonce de la livraison de missiles Scalp supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, Moscou dénonce l'implication croissante de la France en Ukraine. Les propos du dirigeant français le 26 février, refusant d'exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine, n'ont rien arrangé.
Plus récemment, l'ambassadeur français à Moscou a été convoqué le 12 avril par la diplomatie russe suite aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères. Celui-ci avait déclaré que Paris n'avait aucun «intérêt» à discuter avec les responsables russes, qualifiant de «mensonger» le compte-rendu de la discussion du 3 avril entre les ministres des armées français et russe des armées. Des propos jugés «inacceptables» par Moscou.