«Nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d'autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique.»
Ce 27 mars, le député de La France insoumise Adrien Quatennens a répondu favorablement à l’hypothèse avancée par Éric Ciotti de déposer une motion de censure contre le gouvernement.
La veille, sur le plateau de BFMTV, le président des Républicains avait en effet été interrogé sur la possibilité pour son groupe de déposer une motion de censure. Le député avait alors déclaré : «C'est une hypothèse qui est sur la table, très clairement.»
En cause, les chiffres publiés par l’Insee avec le déficit public réévalué de 4,9% à 5,5% du PIB. Le chef de file de la droite parlementaire avait fustigé : «Cette gestion calamiteuse des finances publiques devait être censurée.» Et d’ajouter : «Ce n'est plus aux Français de payer le train de vie excessif du gouvernement.»
Plus tôt, dans les rangs des Républicains au Palais Bourbon, le président du groupe Olivier Marleix s’en était pris à la présidence Macron en déclarant : «La situation est grave […] parce qu'en 40 ans, la France avait constitué une dette de 2 000 milliards d'euros, et qu'à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1 000 milliards». Et de conclure que l’exécutif a «menti aux Français».
Un gouvernement en danger ?
L’hypothèse du dépôt d’une motion de censure pourrait donner des sueurs froides à la majorité. En effet, depuis le début de la XVIe législature, aucune motion de censure n’a abouti, mais une d’entre elles a compté 239 voix et se trouvait donc à 50 suffrages d’aboutir en juin 2023. Les Républicains étaient alors la seule opposition à ne pas avoir voté pour. Fort de leurs 60 élus au Palais Bourbon, ils peuvent servir de parti pivot pour faire chuter le gouvernement.
La menace d’une motion de censure avait déjà été avancée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau le 20 mars sur la chaîne Public Sénat.
Ce dernier avait ainsi estimé que tout était «ouvert». «C’est une arme que nous donne la Constitution et c’est une arme que nous devrions utiliser», avait-il ajouté.
Gabriel Attal a déjà fait face à une motion de censure en février 2024. Son prédécesseur à Matignon, Élisabeth Borne, en a connu 30 sans que son gouvernement ne soit renversé.