France

Troupes occidentales en Ukraine : Macron affirme désormais refuser toute «logique d'escalade»

Le président français Emmanuel Macron a affirmé dans un entretien à la presse tchèque refuser «d'entrer dans une logique d'escalade», après le tollé suscité par ses propos sur un possible envoi de militaires occidentaux en Ukraine.

«En réponse à une question qui m'était posée sur l'envoi des troupes, j'ai répondu que rien n'était exclu», s’est défendu Emmanuel Macron dans un entretien au quotidien tchèque Pravo, dont un extrait a été mis en ligne le 4 mars au soir, à la veille de sa visite à Prague.

«Nous lançons le débat et réfléchissons à tout ce qu'il est possible de faire pour soutenir l'Ukraine», a-t-il ajouté. «J'ai toujours été clair sur le cadre qui était le nôtre, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d'entrer dans une logique d'escalade», a-t-il encore déclaré.

C'est la première fois que le chef de l'Etat français revient sur ses propos tenus le 26 février à Paris, à l'issue d'une conférence internationale sur le soutien à l'Ukraine. Il avait alors déclaré, au nom d'une doctrine d' «ambiguïté stratégique», qu'un envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait «être exclu» à l'avenir, tout en reconnaissant qu'il n'existait à ce stade pas de «consensus» parmi les alliés de Kiev. 

Ses propos ont immédiatement provoqué un tollé, les dirigeants européens mais aussi Washington et l'OTAN le désavouant dans la foulée, assurant qu'il n'était pas question d'envoyer des soldats sur le sol ukrainien, et les oppositions en France fustigeant son imprudence.

Visiblement pris de court, le ministre français des Affaires étrangères avait tenté un rattrapage, déclarant le 27 février à l’Assemblée nationale «Nous devons envisager de nouvelles actions de soutien à l’Ukraine». «Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien sans franchir le seuil de belligérance», pensant « au déminage, au cyber, à la production d’armes sur place».

Les dirigeants européens devraient penser plus rationnellement, selon Lavrov

Le Kremlin avait de son côté dénoncé le danger d'une confrontation directe et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait ajouté que ceux qui évoquaient la création d'une coalition pour fournir des missiles ainsi que l'envoi de troupes au sol en Ukraine devraient «utiliser leur tête pour des pensées plus rationnelles et plus sûres pour l'Europe».

Depuis la mi-janvier et l'annonce par Emmanuel Macron de livrer 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev, Moscou dénonce l’implication croissante de Paris en Ukraine.