«12% d’inflation alimentaire et 10,8 millions de précaires.» L’association Familles rurales a publié le 23 janvier son 17e «Observatoire des prix de grande consommation», une étude qui mesure la capacité d’achat des Français et la précarité alimentaire.
Dans le détail, l’association enregistre l'envolée vertigineuse des prix pour certaines denrées : +40,6% pour les carottes, +23,2% pour le lait demi-écrémé et +20,4% pour le riz.
En outre, la situation est encore plus inquiétante Outre-mer avec une inflation équivalente sur des produits «jusqu’à deux fois plus chers» et un revenu médian 20% moins élevé pour la Guadeloupe et 33% moins élevé pour la Réunion. Enfin, à Mayotte, il s’agit de revenus jusqu’à six fois moins importants qu’en Métropole.
Des «centaines de milliers de malades pourraient ne pas l'être»
Le document fait également état des conséquences médicales de la hausse généralisée des prix et du recul du pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, il est question de la présence dans les hôpitaux de «centaines de milliers de malades qui pourraient ne pas l’être» mais aussi des conséquences financières de la pauvreté pour l’Assurance-maladie, 20 milliards d’euros étant dépensés chaque année pour «soigner des pathologies évitables à la condition de manger mieux».
Familles rurales formule par ailleurs une critique des politiques menées par l’exécutif et regrette l’absence d’annonce «du président de la République lors de sa dernière conférence de presse» ou «de son nouveau chef du gouvernement pour faire face à ce que l’association appelle «ce mal qui ronge tant les corps, les esprits que les finances».
Une critique de l’exécutif
Déjà le 18 janvier, deux jours après la conférence de presse du président Macron, l’association avait fait part de son mécontentement devant l'absence de mesures concrètes pour le pouvoir d’achat. Et de rappeler sur les ondes de RMC par la voix de son directeur des relations publiques Jean-Baptiste Baud qu’en 2023, un Français sur deux avait «renoncé à manger ou à se chauffer faute de moyens».
Familles rurales, association membre de l’Union nationale des associations familiales (l’UNAF), préconise, dans son rapport, un «plan alimentaire» pour la France en mettant en place une «allocation alimentaire mensuelle» qui concernerait les «produits bons pour notre santé» et destinée à tous les consommateurs sans conditions de revenus. L’association suggère également de faire appliquer la transparence des marges et la mise en place d’un «Bouclier qualité prix» pour «sacraliser un panier composé d’une cinquantaine de produits sains tant pour notre santé, pour notre environnement que pour notre pouvoir d’achat».