«Qu’est-ce qui fait que Stéphane Séjourné peut être ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sous Macron ?» Telle est la question qu’a posée le directeur du Rassemblement national de la jeunesse Pierre-Romain Thionnet sur le réseau social X (ex-Twitter), le 14 janvier, après une prise de parole très aléatoire du nouveau ministre sur le quai de la gare de Kiev la veille. Ce dernier, fraîchement nommé ministre des Affaires étrangères le 11 janvier, était venu en Ukraine pour y affirmer que l’aide de la France s'inscrivait dans la durée.
Une aide que le ministre a souhaité formaliser à sa descente de train mais qu’il a eu du mal à exprimer. Ainsi, le ministre a déclaré dans un français très approximatif : «Ce qu’ont besoin les Ukrainiens.»
Hélène Laporte, vice-présidente RN de l’Assemblée nationale, a aussi dénoncé : «Ce n’est pas avec Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, que la langue va rayonner à l’international.» L’ancien candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a, pour sa part, préféré évoquer le fond du discours. «Stéphane Séjourné, sans aucune expérience, sera bien le petit télégraphiste obéissant de l’UE et de l’OTAN. Quel gâchis pour la diplomatie française qui devrait proposer un plan de paix équilibré pour sortir de cette tragédie», a-t-il regretté. Le président des Patriotes Florian Philippot à de son côté dénoncé «une marque immédiate de soumission à l’État profond et de trahison de la France, car la France n’a aucun intérêt en Ukraine».
L’avocat Régis de Castelnau a lui ironisé sur le charisme du nouveau ministre en publiant une photo de celui-ci à la descente d’un avion avec un dignitaire ukrainien.
Le ministre a par ailleurs enchaîné d’autres erreurs de français lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba devant qui il a affirmé « travailler très "étroitement", mais aussi : "C’est en Ukraine que se joue aujourd’hui la défense des principes fondamental [sic] du droit international", ou encore "face à ces condamnations de principes les plus élimentaires [re-sic]».
«Le mini-Macron fait de son ex le ministre des Affaires étrangères»
Le quotidien allemand Bild avait tiré une des premières flèches sur le ministre Séjourné dans son édition du 12 janvier avec un titre d’article «Le mini-Macron fait de son ex le ministre des Affaires étrangères». Et pour cause, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a bien été lié par un Pacs avec son désormais ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Jusqu’à sa nomination, l’information d’une rupture de ce contrat n’était pas connue, mais la direction du parti Renaissance a fait savoir quelques heures avant celle-ci que les deux hommes n'étaient plus ensemble «depuis deux ans, leur Pacs ayant été rompu «à ce moment-là».
Dès le 13 janvier le journal allemand évoquait le duel «Mini-Macron contre Petit-Le Pen» pour évoquer le bras de fer entre le nouveau Premier ministre et le président du Rassemblement national Jordan Bardella. Un article à côté duquel était rappelé l’information selon laquelle le nouveau chef du gouvernement avait nommé son ancien compagnon aux Affaires étrangères.