France

Rachida Dati : la surprise du remaniement qui irrite à gauche et agace à droite

L’arrivée de Rachida Dati dans le gouvernement Attal a constitué la principale surprise du remaniement qui a eu lieu le 11 janvier. Si la droite déplore ce débauchage, la gauche s’indigne de son arrivée au ministère de la Culture.

«Rachida Dati n’est pas une personne de culture. Elle s’est opposée à tous les projets lorsqu’elle était maire du VIIe arrondissement », a fustigé sur X (ex-Twitter) le premier adjoint au maire de Paris, le socialiste Emmanuel Grégoire. Et celui-ci de souhaiter : «Bon courage aux acteurs culturels…»

Surprise du remaniement annoncé le 11 janvier, la nomination rue de Valois de Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de Paris, a suscité de vives critiques à gauche, où l’on dénonce la ligne droitière de l’ancienne sarkozyste ainsi que son arrivée dans un ministère qui lui est étranger.

Emmanuel Grégoire a par ailleurs ajouté ce 12 janvier sur les ondes de France Info que la nomination de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy était «un pied de nez aux magistrats», faisant référence au fait que Rachida Dati était mise en examen depuis 2021 pour «corruption et trafic d’influence passif», comme l’a rappelé l’association Anticor.

Le revirement de l'ancienne garde des Sceaux a aussi provoqué des moqueries. La sénatrice écologiste Mélanie Vogel a ainsi ironisé sur X en reprenant les propos de Rachida Dati lors d’un entretien radio de juin 2021 durant laquelle elle avait égratigné le parti présidentiel en affirmant : «En marche, c’est des traîtres de gauche et des traîtres de droite.»

«Elle ne fait désormais plus partie des Républicains»

À droite, les anciens proches de Rachida Dati ont déploré ce revirement. Sur France Inter, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy s'est désolé de «l'écœurement des citoyens quand ils entendent des responsables politiques faire le contraire de ce qu'ils ont dit pendant des années». Et d’ajouter : «Moi, je pense du macronisme la même chose que Rachida Dati avant qu'elle reçoive un coup de fil hier.»

Le président des Républicains Éric Ciotti a annoncé son exclusion du parti. Sur X, il a déclaré que la nouvelle ministre de la Culture se plaçait «en dehors» de leur famille politique. «Elle ne fait désormais plus partie des Républicains», a-t-il ajouté.

Du côté du Rassemblement national, les élus ont ironisé, à l’image du député Julien Odoul qui a publié l’extrait d’une émission durant laquelle le président du parti Jordan Bardella qualifiait les LR et Rachida Dati de «béquilles de Macron».

Le président du parti Reconquête Éric Zemmour a de son côté ironisé sur les déclarations d’Éric Ciotti, qu’il a comparé à un homme abandonné par sa femme et qui dit la quitter.

Une femme «qui n'a pas peur des hommes», selon Alice Coffin

Rachida Dati a néanmoins trouvé des alliés inattendus. Une voix dissonante, celle de la militante LGBT et conseillère écologiste de Paris Alice Coffin qui s'est félicitée de cette nomination sur France Info, vantant les mérites de Rachida Dati, «qui n'a pas peur des hommes», et dont elle attend qu’elle «continue de faire ce qu'elle sait faire : user de son verbe pour mettre les hommes hors d'état de nuire».