France

Les Toulousains réunis pour une marche silencieuse contre la barbarie terroriste (PHOTOS)

Dix mille personnes selon la police, 16 000 selon les organisateurs, ont marché «pour les libertés et la paix, contre la barbarie et les amalgames», samedi après-midi dans les rues de Toulouse, une semaine après les attentats meurtriers de Paris.

A l'appel de partis et syndicats, dont la CGT et Solidaires, ou encore le PCF, la Ligue des droits de l'Homme et le MRAP, les manifestants ont bravé un vent glacial pour défiler en solidarité envers les victimes des attentats du 13 novembre et leurs proches. 

Parmi eux marchaient notamment le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (Les Républicains), le président sortant du conseil régional Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS) et les candidats à sa succession Carole Delga (PS) et Gérard Onesta (EELV). 

La marche, qui se voulait la plus apolitique possible, a progressé dans un silence quasi absolu, à l'exception de quelques Marseillaises très peu reprises par la foule. 

«C'est un silence de recueillement, mais aussi de détermination», a déclaré à l'AFP Bernard Dedeban, secrétaire général pour la Haute-Garonne du syndicat FSU, un des principaux organisateurs de la marche. «Cette marche est là pour essayer de faire face à la peur légitime, avec la dignité requise. C'est pourquoi nous avons fait en sorte qu'il n'y ait pas de responsables politiques en tête du cortège.»

Encadré par un dispositif policier et un service d'ordre important fourni par les syndicats, le cortège a défilé derrière une banderole de tête «pour les libertés et la paix, contre la barbarie et les amalgames». Il a emprunté un tracé contournant les ruelles étriquées du centre de la Ville Rose.

Sur une camionnette des syndicats, on pouvait lire la célèbre citation de Jacques Prévert: «Quelle connerie la guerre!». D'autres Toulousains brandissaient des pancartes proclamant: «Extrémiste n'est pas musulman», «Liberté, égalité, fraternité» ou encore «Personne ne peut être en paix tant qu'il n'est pas libre». 

Au milieu de la foule, Lisa, 8 ans, brandit un petit panneau «Liberté». «À l'école, on a fait une minute de silence. Être libre, c'est pouvoir danser, faire du théâtre, aller au cinéma, sans se faire attaquer», raconte-t-elle, au côté de sa mère Isabelle Gauthier, 41 ans, qui dit défiler «pour la liberté de chacun».

Dans la foule largement apolitique, un groupe de sympathisants de la cause kurde s'est fait remarquer: ils étaient les rares à arborer un drapeau, celui du Kurdistan. «Marche mondiale contre Daesh. Pour Kobané. Pour l'Humanité», pouvait-on lire sur leur banderole, ce qui a suscité quelques réprobations dans la foule. «On s'en fout», a ainsi hurlé un manifestant, rapidement calmé par le service d'ordre.

Le 18 novembre dernier, 15 000 Toulousains s'étaient déjà rassemblés place du Capitole, tenant bougies et téléphones allumés à la main pour un hommage aux victimes des attentats de Paris qui ont 130 morts le vendredi 13 novembre.

En savoir plus : Un moment de fraternité : 15 000 Toulousains rendent hommage aux victimes des attentats de Paris