France

Le magazine Marianne appelle à la solidarité sonnante et trébuchante des multinationales américaines

Alors que les sociétés américaines ont toutes été promptes à afficher leur solidarité aux français après les attentats du 13 novembre, l’hebdomadaire Marianne leur rappelle qu’ils ne se sont pas montrés aussi zélés pour remplir leur devoir civique.

«Facebook, Google, Apple : merci, mais la solidarité, c’est de payer ses impôts en France», titre l’hebdomadaire Marianne en réplique à l’élan de solidarité affiché par les multinationales du web.

Alors que Facebook a été le premier à réagir en proposant aux parisiens de se signaler «en sécurité», puis à tout le monde de draper sa photo de profil aux couleurs du drapeau français, le réseau social n’a payé que 319 167 euros au fisc en 2014, d’après les données du magazine. Pire encore, il a utilisé des montages financiers complexes transitant par les îles Caïmans et l’Irlande, afin de «réduire de 99% sa facture fiscale», lit-on dans l’article.

Au lendemain des attaques à Paris, Google a affiché un ruban noir sur sa page principale, alors que le logo de sa filiale YouTube s’est habillé de bleu-blanc-rouge, tout comme celui d’Apple. A leur tour, les pages d’accueils de Microsoft et d’Amazon ont aussi rendu hommage aux victimes des attentats, ainsi que la célèbre chaîne Starbucks sur ses différents comptes de réseaux sociaux.

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Mais, comme le regrette Marianne, toutes ces multinationales «font preuve de beaucoup moins de patriotisme lorsqu’il s’agit de payer leurs impôts en France», qui servent entre autres à financer la lutte antiterroriste, remarque l’hebdomadaire. D’après ces informations, le montage fiscal pour échapper à l’impôt est une pratique répandue dans les sociétés américaines, Starbucks n’a par exemple payé aucun impôt en France, alors même que la chaîne de cafés est rentable depuis 2011. Cette dernière a notamment été accusée en octobre par la Commission européenne de faire de l’évasion fiscale en direction des Pays-Bas.

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Conformément à une étude conjointe de plusieurs ONG citée par le magazine, le manque à gagner de l’Etat français suite aux schémas d’évasion fiscale des entreprises étasuniennes pourrait s’élever à quelque 4,2 milliards d’euros.

L’article de Marianne a déjà suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Entre autres, une page Facebook moqueuse intitulée «PayForParis» qui appelle à «soutenir le mouvement des multinationales qui souhaitent payer leur impôts en France».