France

Adhésion de l’Ukraine à l’UE : «Une pure folie», réagissent les souverainistes français

Spectre d’un dumping social agressif, facture salée pour le contribuable français : certains souverainistes ont réagi à la recommandation d’Ursula von der Leyen d’ouvrir les négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine, rappelant au passage la place que la corruption et les trafics en tous genres tiennent dans ce pays candidat.

L’annonce n’a créé aucune surprise. Ce 8 novembre, la Commission européenne a donné son feu vert à l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE avec la Moldavie et l'Ukraine, pays en guerre depuis près de deux ans avec la Russie. Un «jour historique», a salué devant la presse Ursula von der Leyen, présidente de l’institution européenne.

Bien qu’attendue, cette officialisation de la volonté de Bruxelles de rattacher le wagon ukrainien aux 27 n’a pas manqué de faire réagir des souverainistes qui ont notamment rappelé les disparités de revenus entre l’Hexagone et l’Ukraine ou encore la corruption endémique qui mine ce pays qui s’est vu octroyé le statut de candidat en juin 2022.

«Une folie monumentale», a réagi sur X (anciennement Twitter) Florian Philippot. «Un des pays classés par toutes les organisations internationales comme l’un des plus corrompus du monde», a souligné le président des Patriotes. Celui-ci a mis en garde contre l’«immense dumping social, agricole» qui, à ses yeux, guetterait les Européens au regard du faible salaire minimal ukrainien (6 700 hryvnias, en 2023, soit 173 euros au taux de change actuel). Autre problématique, bien plus française, le «transfert financier encore plus massif chaque année» qui guette les contribuables tricolores, qui sont les deuxièmes contributeurs au budget européen.

«Les Français paieront les subventions à l’Ukraine et les usines délocaliseront»

Même son de cloche du côté de Charles-Henri Gallois qui, au même moment, a dénoncé sur le réseau social américain «une pure folie». «Une fois de plus, l'UE ne protège pas les Français, mais les expose et lui coûte un pognon de dingue», assène le président du mouvement Génération Frexit, soulignant l’écart «de 1 à 10» entre les salaires bruts minimums français et ukrainien, et rappelant également le lourd passif en matière de corruption de l’Ukraine.

«C'est aussi l'une des plaques tournantes du crime organisé en Europe : trafics d’êtres humains, de drogues, d’armes en tous genres, blanchiment, contrefaçons, contrebande de tabac, de pétrole, de semi-conducteurs, de pièces détachées, etc.», ajoute-t-il. Avant de poursuivre : «Odessa a longtemps été le symbole du trafic d'héroïne venant d'Afghanistan.»

«Les Français paieront les subventions à l’Ukraine et les usines délocaliseront», fustige, de manière plus concise, Philippe Murer, qui en profite pour rappeler que dans le cas de la Moldavie, le pays est «à moitié pro-russe à moitié pro-occidental». «De quoi déchirer l’UE et la Russie un peu plus», estime cet économiste proche des milieux souverainistes.

Une annonce sans surprise après une sixième visite à Kiev

«Meilleure action pour dézinguer l’UE», avait pour sa part raillé le maire Les Républicains de Maisons-Laffitte et ancien député Jacques Myard, en prévision de cette annonce, mettant lui aussi en avant le risque budgétaire. La cheffe de la Commission européenne était alors à Kiev, pour la sixième fois en moins de deux ans, où elle s'était déclarée «confiante» dans le processus d'adhésion de l'Ukraine qu’elle était venue évoquer avec Volodymyr Zelensky.

«Une cinglée en Ukraine», s’était contenté de commenter le président de l’Union populaire républicaine (UPR), François Asselineau. «Qu’elle commence plutôt par établir un plan de paix !», avait pour sa part lancé le président et député Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan.

Cette recommandation de la Commission sera soumise à l’aval des Vingt-sept, lors d'un sommet à la mi-décembre à Bruxelles. Si elle rencontrait l’unanimité de tous les chefs d’Etats membres, l’Ukraine rejoindrait alors l’Albanie, la Macédoine du Nord en négociation depuis 2022, ainsi que la Serbie et le Monténégro, qui le sont depuis respectivement 2014 et 2012, ou encore la Turquie, avec laquelle les négociations sont ouvertes depuis 2005, mais gelées depuis 2018.