«Est-il approprié de démarrer des négociations avec un pays en guerre ?», a déclaré ce 29 septembre le dirigeant hongrois Viktor Orban à l'occasion d'une interview radiophonique.
«Nous ne connaissons pas les dimensions du territoire du fait de la guerre en cours. Ni la taille de sa population vu le flot de réfugiés», a-t-il souligné.
Intégrer l'Ukraine «sans être au fait de ces paramètres serait une décision sans précédent», selon Viktor Orban, alors que «tout le système de décisions dans l'UE est basé» sur de tels éléments.
La Hongrie entretient des relations tendues avec Kiev. Bien que membre de l'OTAN, elle refuse de fournir toute contribution militaire et maintient des liens avec le Kremlin. Budapest ne cesse également de souffler sur les braises d'une vieille querelle, relative aux droits de la minorité hongroise de l'ouest de l'Ukraine. Elle compte quelque 100 000 membres, devenus ukrainiens après le démantèlement de l'empire austro-hongrois à l'issue de la Première Guerre mondiale.
En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidate à l'adhésion, dans un geste hautement symbolique. Pour passer à l'étape suivante, qui consiste à ouvrir des négociations, la Commission européenne a défini sept critères de référence pour Kiev. Il s'agit de conditions à remplir notamment en matière de lutte contre la corruption généralisée et de réformes judiciaires.
Dans une évaluation intermédiaire en juin, Bruxelles a estimé que deux critères étaient remplis et que les cinq autres étaient «à un certain niveau de progrès».
L'exécutif européen doit rendre un rapport fin octobre sur l'état des progrès et se prononcer sur l'ouverture ou non de négociations d'adhésion, avant que les 27 ne se saisissent de la question lors d'un sommet mi-décembre.
Ces négociations peuvent prendre du temps avant de déboucher sur une adhésion.