Reçues par la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon le 18 septembre, les associations se sont vu présenter son Pacte des solidarités après huit mois de reports successifs. Dans un contexte inflationniste, les mesures annoncées n’ont pas satisfait les acteurs du secteur social, même si le maintien des places en hébergement d’urgence a un peu rassuré le monde associatif.
La douche froide pour les associations
Cité par Le Monde, le président du collectif Alerte, composé de 34 associations de lutte contre la pauvreté, a estimé à propos de la rencontre avec la cheffe de l’exécutif que c'était «la douche froide», déplorant qu'Elisabeth Borne ait fermé la porte à une revalorisation des minima sociaux «qui ont décroché en raison de l’inflation».
Avant les annonces, le pessimisme était déjà de mise. Ainsi, la présidente d’ATD quart monde Marie-Aleth Grard confiait à L'Humanité, le 18 septembre : «On n’en connaît pas le contenu, mais on craint que ce plan se limite à annoncer ce qui a déjà été fait. Et, si c’est le cas, la situation ne s’améliorera pas.»
Certains acteurs du secteur social se sont montrés plus modérés dans leur critique, à l’image de Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui a estimé à propos du maintien des places en hébergement d’urgence : «Evidemment, ça ne suffira pas, mais je prends les matchs les uns après les autres.» Le communiqué de presse de son association estime en outre qu’en dépit de «mesures utiles […] le gouvernement doit encore prendre la pleine mesure de la gravité de la situation».
Aurore Bergé à la manœuvre
Si les annonces d’Elisabeth Borne ont suscité une certaine déception, la nouvelle ministre des Solidarités Aurore Bergé a fait part de sa volonté de créer une école nationale du travail social dont l’objectif serait d’«aider à recréer des vocations».
Présente dans l’émission matinale de France 2 ce 19 septembre, elle a par ailleurs défendu le modèle social français qu’elle juge «unique» et qui, selon elle, éviterait «chaque année à cinq millions de personnes de tomber dans la pauvreté».
De telles institutions existent cependant déjà, à l’image de l’Ecole supérieure de travail social et Aurore Bergé n’a pas précisé les contours de ce projet, notamment son financement.