«Elles sont rentrées chez elles. Dans les prochains jours, elles reviendront et on verra si elles se sont conformées à la règle» : ce 5 septembre sur BFMTV RMC, le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal a contredit son message posté quelques heures plus tôt sur le réseau social X (ex-Twitter), affirmant que la règle avait été «respectée sans difficulté majeure».
En tout, ce sont 298 jeunes filles qui se sont présentées dans leur établissement avec l’abaya. Si plus de 75% d'entre elles ont consenti à se changer, un petit quart manquait à l’appel.
Emmanuel Macron à la rescousse
Au cœur de la polémique depuis l’interdiction de cette tenue, le ministre de l’Education a pu compter sur le soutien non moins polémique d’Emmanuel Macron.
Le président de la République a profité d’un entretien avec le youtuber Hugo Décrypte pour évoquer le sujet épineux de l’abaya. Lors de cet échange, il a dénoncé «une minorité qui détourne une religion» et des gens qui «viennent défier la République et la laïcité». Et de surenchérir en affirmant : «On [ne] peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu l’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays.»
Des propos qui confirment les choix faits par le ministre de l’Education mais qui ont suscité l’indignation à gauche. A l’image de la députée Sandrine Rousseau et du secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure, qui dénoncent «un amalgame» et «une honte».
Une minorité d’établissements concernés
Sur les 60 000 écoles que compte la France, seules un demi-millier étaient concernées par de possibles cas de port de l’abaya, selon les propos du ministre tenus le 4 septembre sur RTL.
Gabriel Attal a par ailleurs fait savoir que des «équipes valeurs de la Républiques» étaient mobilisées pour les potentiels cas durant le début de la semaine. Le Conseil d'État se penchera ce 5 septembre à 15h sur un référé-liberté de l'association Action droits des musulmans pour obtenir la suspension de cette interdiction.