«J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école» : dimanche 27 août, sur le plateau du journal de 20h de TF1, le ministre de l’Education a tranché sur le port de cette tenue, provoquant la colère d’une partie de la gauche.
Une «polémique islamophobe» selon les Insoumis
«Cette décision, c'est pour évacuer les sujets, le fait que l'éducation nationale est en souffrance». Pour le député Insoumis Thomas Porte, interrogé sur BFM TV le 28 août au matin, le ministre de l’Education fait diversion en interdisant l’abaya.
Une prise de position partagée par l’essentiel des troupes de La France Insoumise à l’image du député Antoine Léaument qui a affirmé sur X qu'«Attal lance cette polémique islamophobe pour qu'on évite de regarder son bilan à la rentrée»?
La présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot a de son côté fustigé ce qu’elle considère comme une attaque contre les musulmans et y a assimilé le ministre au président des Républicains Éric Ciotti. Clémentine Autain a, elle, dénoncé une décision «symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans».
L'élue écologiste Sandrine Rousseau a quant à elle opté pour une convergence des luttes, rappelant qu’en 2022, c’est le «crop top» qui avait été interdit, ces mesures visant selon elle à exercer un «contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles».
Une clarification saluée par une partie de la classe politique
La question de cette tenue vestimentaire avait été l’objet de plusieurs polémiques par le passé. Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye avait préféré au mois de juin laisser le choix aux chefs d’établissements en affirmant sur la chaîne Public Sénat : «L’appréciation du caractère religieux, ou pas, ce sont les chefs d’établissement qui doivent l’apporter».
Éric Ciotti, président du parti Les Républicain a salué la décision du ministre de l’Education, tandis que l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a évoqué une décision «nécessaire» du ministre sur les ondes d’Europe 1.
Le ministre a également pu recevoir le soutien de personnalités de la gauche à l’image du secrétaire national du Parti Communiste Fabien Roussel qui affirmait sur Sud Radio lundi matin «je l’approuve plutôt parce que les chefs d’établissements avaient besoin de consignes claires».
Le Rassemblement national s’est lui montré plus distant. Le député Nicolas Meizonnet a ainsi qualifié de «tartuffe» le ministre en affirmant que la cause du problème viendrait du «communautarisme» et de l’immigration.
Nommé ministre de l’Education en juillet, Gabriel Attal marque sa différence vis-à-vis de son prédécesseur Pap Ndiaye qui disposait d’une image favorable à gauche. Il ne renoue cependant pas avec le ministre Jean-Michel Blanquer puisqu’il vient également de réaménager sa réforme du baccalauréat en supprimant les épreuves anticipées du mois de mars.