France

Délit d'opinion ? L'ambassadeur d'Ukraine à Paris s'attaque à Sarkozy après ses propos sur la Russie

Vadym Omelchenko, ambassadeur d’Ukraine en France, s’en est pris le 22 août à Nicolas Sarkozy. Les propos de l’ancien président relèveraient tout bonnement, selon lui, d’une «opération de communication synchronisée».

«Je ne serais pas surpris que le procureur général d’Ukraine s’intéresse aux propos tenus pour voir s’il y a des éléments constitutifs d’un crime [au regard de la loi ukrainienne].» C’est en ces termes, dans un entretien accordé à Ouest France ce 23 août, que l’ambassadeur d’Ukraine en France Vadym Omelchenko a jugé la prise de position, le 17 août dans Le Figaro, de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

Ce dernier avait estimé que la France et la Russie devaient trouver un terrain d'entente. «Nous avons besoin d'eux et ils ont besoin de nous», avait-il plaidé, tout en jugeant un retour de la Crimée dans le giron ukrainien «illusoire». La «majorité de la population s'est toujours sentie russe», avait-il ajouté.

Sortie de piste diplomatique

L’ambassadeur d’Ukraine s'en est pris à l’ancien président français, estimant que ses propos coïncidaient «avec des propos du même type ailleurs en Europe», y voyant là une «communication synchronisée».

Il a par ailleurs jugé les propos de l’ancien chef d’État «pas acceptables […] tant dans leur forme que sur le fond». Aussi a-t-il affirmé que l'action de Nicolas Sarkozy comme président de la République avait «eu comme conséquence pour la Géorgie de perdre 30% de son territoire».

Une sortie médiatique qui a suscité de vives critiques de la part de l’eurodéputé français Thierry Mariani, y voyant un «délit d’opinion».

Une immixtion dans le jeu politique français

Au détour du même entretien, l’ambassadeur d’Ukraine en France a rendu un hommage appuyé au parlementaire français André Gattolin, un élu du parti Europe Ecologie-Les Verts, très favorable à Kiev et à l’OTAN. Précisant son propos, Vadym Omelchenko a affirmé que l’ancien président de la République n'avait «pas renoncé à jouer un rôle actif sur la scène politique française» et s’est félicité que la classe politique française soit «en train de l’abandonner».