France

Attaque au couteau d’Annecy : les politiques se déchirent

La terrible attaque au couteau qui a eu lieu ce 8 juin dans la matinée à Annecy a suscité de vives réactions des personnalités politiques françaises. Le drame a rapidement laissé la place aux invectives.

Le silence instauré dans l'hémicycle en hommage aux victimes n'aura duré qu'une minute. Alors qu’un Syrien d’une trentaine d’années a attaqué au couteau de jeunes enfants et des adultes dans la ville d’Annecy, en Haute-Savoie, les personnalités politiques en sont rapidement venues aux invectives, certains accusant leurs adversaires de récupération quand d’autres dénonçaient le résultat de politiques migratoires.

Aurore Bergé lance les hostilités

Interrogée en fin de matinée par La Chaîne parlementaire (LCP), la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Aurore Bergé a déclaré : «Etre actuellement dans l’hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonnier sur une recevabilité ou non d’amendements nous paraît en total décalage par rapport à l’effroi qui […] submerge notre pays.» Un tacle à destination des oppositions alors que perdure le débat sur la réforme des retraites. Tacle qui a rapidement suscité la colère à gauche. Le député LFI de l’Essonne Antoine Léaument a ainsi dénoncé la récupération politique d’un drame.

Même son de cloche du côté de la présidente du groupe LFI Mathilde Panot qui a dénoncé sur les réseaux sociaux une «instrumentalisation répugnante», quand la députée RN du Pas-de-Calais Caroline Parmentier évoquait une «indécence totale».

La température est vite montée sur les réseaux sociaux. Dans les tendances de Twitter France, on retrouvait «Ferme ta gueule» et «Taisez-vous». Des mots-clés utilisés contre Aurore Bergé, puis entre eux par les différentes composantes et sensibilités de l’échiquier politique.

L’Assemblée, lieu de commentaires

L'inquiétude face à l'immigration illégale a rapidement émergé. Au micro de LCP, la députée RN du Var Laure Lavalette a dit son effroi en tant que mère mais a également interrogé : «Est-ce qu’on va continuer à accueillir tout le monde et à trier après ?»

Le président du RN Jordan Bardella a lui aussi fait le lien entre le drame et le phénomène migratoire. Le député RN du Gard Nicolas Meizonnet s’en est pour sa part pris au garde des Sceaux, rappelant sa fameuse phrase de septembre 2020 : «La France n’est pas un coupe-gorge», et demandant les excuses du ministre. 

Des propos qui ont agacé à gauche. Le député du Val-de-Marne Louis Boyard a dénoncé ce qu’il qualifie de récupération par la majorité et le RN.

Quant au secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure, il a déclaré devant un parterre de journalistes : «J’aimerais qu’il n’y ait aucune récupération, je vois bien qu’il y a aujourd’hui la volonté d’utiliser ce qui est encore un fait divers, peut-être un fait terroriste, à des fins purement politiciennes.»

Le président de la République et ses principaux concurrents de 2022, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ont privilégié des messages plus sobres, contrastant avec l'animosité de leurs collègues, toutes sensibilités politiques confondues.