«Sur ce sujet, comme sur pas mal d’autres, en toute humilité, je dois progresser. En commençant, comme c’est ma démarche depuis maintenant 20 ans, par des rencontres avec les premiers concernés, les premières concernées», a-t-il admis. Acculé par son propre camp, le député LFI de la Somme a finalement fait machine arrière le 2 juin, 24 heures après avoir été mis en cause.
Sur France Info, il avait affirmé la veille : «Le cœur du sujet, c’est le travail, le partage des richesses, la démocratie», alors qu'il était interrogé sur l’opportunité de faire des lois pour faciliter le changement de la mention dite «de genre» des mineurs, suivant le modèle de Podemos. En Espagne, le parti de gauche a en effet œuvré à une loi permettant de changer librement de sexe à 16 ans sans l’accord des parents, une initiative qui serait une cause de sa déroute électorale.
Ruffin a de surcroît affirmé la nécessité de «réparer les fractures de la société» et non de «les creuser», avant de préciser être opposé à la Gestation pour autrui (GPA). Un passage qui avait suscité immédiatement de vives réactions dans son propre camp.
Ruffin recadré par ses collègues
La position de François Ruffin «n’est en rien une position de La France insoumise ni du groupe parlementaire», a ainsi estimé la députée Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon. Un autre Insoumis, Antoine Léaument, a lui évoqué «un avis personnel qui n’engage pas le mouvement». Ces réponses de personnalités LFI ont toutes été opérées en réaction à un tweet d’un compte Twitter du nom de Le coin des LGBT+ : «ça commence bien le Mois des Fiertés à la France insoumise», avaient posté de manière sarcastique les militants.
Les propos tenus par François Ruffin le 1er juin et la polémique qui a suivi sont à replacer dans le contexte de la recomposition de la gauche insoumise après le départ de Jean-Luc Mélenchon.
Désireux d’élargir l’assiette électorale de sa famille politique, François Ruffin tente d’imprimer sa marque à gauche. La marge de manœuvre dont il dispose apparait aujourd’hui rétrécie. Le 31 mai, un sondage Ifop pour Paris Match donnait à François Ruffin une cote de popularité flatteuse, avec un sondé sur deux le trouvant sympathique, contre 38 % pour Jean-Luc Mélenchon.