Invitée ce 19 mars de Questions politiques sur France Inter, France Info et Le Monde la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a souligné qu'elle condamnait le caillassage dans la nuit du 18 au 19 mars de la permanence du président de Les Républicains Eric Ciotti.
«Je ne veux pas qu'on rebascule dans ce qu'on a connu avec les Gilets jaunes. [...] Je ne veux pas que les députés craignent encore l'usage de la violence», a-t-elle également lancé, dénonçant ce qu'elle juge être des méthodes d'intimidation pour «faire changer [leurs] votes».
«Ca n'est pas possible qu'on craigne physiquement sur ce qui peut nous arriver, on peut craindre seulement les conséquences politiques, ça c'est la vie de la démocratie», a ajouté Aurore Bergé, assurant que le ministre de l'Intérieur avait «donné des instructions très claires aux préfets pour protéger les permanences et les domiciles des députés les plus exposés».
Le président des LR Eric Ciotti s'est prononcé contre la motion de censure transpartisane déposée en réaction du recours au 49.3 par Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites. Or le vote des 61 députés LR sera déterminant pour l'avenir de la motion, dont les oppositions de droite comme de gauche sont signataires.
Aurore Bergé sur LR : «C'est un parti qui n'en est plus un»
Alors que la question de savoir combien de députés LR pourraient se ranger derrière cette motion de censure est sur toutes les lèvres, Aurore Bergé a lancé de graves accusations à leur encontre : «Des députés LR sont venus frapper à la porte de Matignon en se disant prêts à voter la réforme contre une enveloppe de 170 millions d'euros pour faire un contournement autoroutier.»
Relancée par les journalistes sur l'identité des élus en question, elle a refusé de donner des noms. «Ma conviction intime, c'est qu'on pouvait gagner ce vote», a affirmé la chef de file des élus Renaissance, déplorant qu'il n'ait pas eu lieu «à cause d'un parti qui n'en est plus un». «Des règlements de compte internes chez les LR ont abaissé le niveau des députés», a-t-elle encore déclaré, estimant qu'Elisabeth Borne avait «fait face à une sorte de harpie à l'Assemblée nationale [le 16 mars]».
Quoi qu'il en soit, la députée des Yvelines veut croire que la question sera clôturée dès le 20 mars avec le rejet de la motion de censure : «Quoi qu'il arrive, le temps politique sur la réforme des retraites s'arrêtera [le 20 mars]».