Interrogé le 17 mars sur le plateau de TPMP (C8) au sujet des motions de censure déposées la veille contre le gouvernement, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a estimé que toutes les formations d'opposition devaient voter en ce sens afin de «faire passer l'intérêt des Français [...] avant l'intérêt des partis politiques».
En cas de dissolution de l'Assemblée nationale, le [RN] ne présentera pas de candidats dans les circonscriptions où les députés des républicains voteraient avec nous la motion de censure
C'est la raison pour laquelle il s'est adressé aux députés Les Républicains (LR) qui hésiteraient à voter une telle motion à cause de consignes imposées par leur famille politique, et les a encouragé à «résister aux pressions et à la macronie». «Je veux leur dire qu'en cas de dissolution de l'Assemblée nationale, le [RN] ne présentera pas de candidats dans les circonscriptions où les députés des républicains voteraient avec nous la motion de censure», a-t-il poursuivi.
Cet appel lancé par Jordan Bardella aux députés LR survient après une publication du patron actuel de Les Républicains, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui, au lendemain de l'annonce par le gouvernement du recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, a de son côté fait savoir qu'aucun député de son parti n'était cosignataire de la motion de censure transpartisane déposée en réaction. «Aucun député Les Républicains n’est cosignataire de la motion de censure LIOT et extrême gauche conformément à notre décision collective. Si l’un d’entre eux l’avait fait, il n’aurait immédiatement plus eu sa place dans notre famille politique», a-t-il en effet écrit sur les réseaux sociaux. «Nous ne voterons aucune motion de censure. Nous ne voulons pas rajouter du chaos au chaos», a-t-il ajouté dans la même journée.
Si les récents propos du président du Rassemblement national font écho à l'incertitude de certains députés LR (selon Le Monde, Fabien Di Filippo, Maxime Minot ou encore Pierre Cordier seraient prêts à voter la motion de censure, tandis que Ian Boucard s'est publiquement engagé à le faire), d'autres élus de la même famille politique sont montés au créneau face à une telle proposition, comme Olivier Marleix. «Les députés LR n’ont jamais été à vendre, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain», a-t-il réagi à l'appel de Jordan Bardella.
Pour rappel, deux motions de censure ont été déposées le 17 mars contre le gouvernement. L'une est l’œuvre du Rassemblement national. L'autre, transpartisane, est à l'initiative du groupe des députés indépendants Liot. Leur examen est prévu le 20 mars à l’Assemblée nationale. En amont de leur dépôt, Marine Le Pen avait fait savoir qu'en cas d'utilisation du 49.3, le RN voterait toutes celles qui seraient déposées.