La présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, le député Louis Boyard et sa collègue eurodéputée Manon Aubry ont goûté aux armes lacrymogènes de la gendarmerie le 16 mars à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Les images publiée par le journaliste Clément Lanot montrent en effet les deux élues résister à une tentative de déblocage par la gendarmerie mobile d'un dépôt de déchets qui gère entre autres les collectes du XVe arrondissement.
Dans un contexte où la capitale croule sous les ordures à cause de la grève des éboueurs mobilisés contre la réforme des retraites, le tribunal de Créteil a autorisé l'usage de la force pour débloquer le dépôt.
«On recule pas !», entend-on dire la présidente de groupe parlementaire sur les images diffusées sur les réseaux sociaux alors que les gendarmes utilisent du spray au poivre contre les manifestants. Sur d'autres images diffusées par le média QG, on voit le député Louis Boyard particulièrement touché lui aussi par le gaz incapacitant.
«C'est inacceptable en fait. On est le jour où le Sénat est en train d'examiner le texte qui repousse l'âge de départ de 62 à 64 ans et le jour où l'Assemblée nationale va aussi examiner ce texte», a déclaré Mathilde Panot auprès de Clément Lanot après la confrontation. «Si la seule réponse du gouvernement c'est encore et toujours la répression, le passage en force ce qu'ils font constamment, c'est absolument inacceptable et c'est à l'image je crois malheureusement de la brutalité de la réforme», a-t-elle encore déclaré.
Ici, la seule chose qu’on met à la poubelle c’est la réforme des retraites
«Scandaleux ! On vient de se faire gazer et charger au site de collecte des déchets de Pizzorno à Vitry. Ici, la seule chose qu’on met à la poubelle c’est la réforme des retraites», a écrit pour sa part Manon Aubry sur Twitter.
Le texte définitif de la réforme des retraites, adopté en Commission mixte paritaire entre députés et sénateurs la veille, a été voté par les sénateurs le matin du 16 mars et doit être présenté à l'Assemblée dans l'après-midi. Pour ce dernier vote l'issue est plus incertaine mais le gouvernement peut recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote en cas de rejet ce qui l'expose en retour à une motion de censure des députés d'opposition.