Des scènes des plus improbables. Une prostituée en tenue légère a posté des photos d'elle dans des poses pour le moins suggestives dans l'enceinte de l'Hôtel de Ville de Paris à l'occasion d'une soirée organisée par l'association MAG Jeunes LGBT+ qui célébrait sa nuit des fiertés le 11 mars au soir.
A cette occasion, l'une des invitées, la prostituée Icy Diamond qui est également actrice porno mais aussi militante des droits des travailleurs du sexe assure avoir effectué «une passe» (un acte sexuel tarifé avec un client) dans les toilettes de la mairie de Paris. Un acte qu'elle assure avoir filmé et diffusé sur son compte Onlyfans, un réseau social hébergeant principalement du contenu érotique et pornographique.
Un acte qui se veut militant puisque la prostituée interrogée par BFM TV affirme avoir posté ces images en guise de provocation pour faire entendre les droits des travailleurs du sexe. «La vulgarité et le scandale, c'est la seule arme qu'on a pour se faire entendre», assure-t-elle. Elle entend ainsi dénoncer l'attitude de la mairie de Paris sur les conditions de travail dans la prostitution.
Elle regrette «le manque d'intérêt et d'implication des politiciens par rapport aux violences subies» par sa profession. «A Paris, tous les deux ans, une travailleuse du sexe est assassinée dans l'indifférence la plus totale», alerte Icy Diamond, au micro de BFM Paris Ile-de-France. Elle proteste en outre contre des arrêtés pris en 2012 mettant en place l'interdiction de circuler et de stationner pour les camionnettes de prostitution au bois de Boulogne et au bois de Vincennes. «La répression avec les arrêtés municipaux anti-camionnettes au bois de Boulogne, les PV qui sont distribués aux travailleuses de rue... Tout ce qu'ils arrivent à faire c'est de nous repousser dans la clandestinité et de précariser des personnes», regrette Icy Diamond.
Le Syndicat du travail sexuel (STRASS) a soutenu l'initiative de sa militante en postant sur Twitter le 14 mars un message à l'attention de la maire de Paris : «Madame Hidalgo, non seulement vous n'arriverez jamais à nous abolir, mais nous faisons de votre Hôtel de ville un bordel. Arrêtez les arrêtés. Assez du proxénétisme municipal. Rendez l'argent des putes.»
Du côté de la mairie de Paris, on estime que pour le moment, «aucun élément ne permet d'étayer les allégations de l'intéressée» concernant le tournage d'une scène pornographique à l'intérieur de l'Hôtel de ville, rapporte BFM TV. En revanche, la mairie se réserve le droit de porter plainte si ces faits venaient à être confirmés, et regrette l'instrumentalisation de ce «bel événement organisé par le MAG Jeunes LGBT avec le soutien de la Ville de Paris au profit de la lutte contre les LGBTQIphobies».