Le Sénat, à majorité de droite, a adopté tard ce 11 mars la réforme des retraites par 195 voix contre 112, après dix jours de débats et avant une semaine déterminante pour le projet gouvernemental, rapporte l'AFP.
Après l'examen de tous les amendements, les élus de la chambre haute du Parlement ont approuvé le texte, qui prévoit de repousser l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, avec une journée d'avance sur l'échéance fixée au 12 mars minuit.
Retour du texte à l'Assemblée
«Une étape importante a été franchie», s'est félicitée dans la foulée, auprès de l'AFP, Elisabeth Borne. «Il existe une majorité au Parlement» pour la voter, a en outre assuré la Première ministre, dans une allusion au vote autrement plus serré qui s'annonce – probablement le 16 mars selon l'agence de presse – à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement comptera là aussi sur les élus de droite pour ne pas avoir à déclencher l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure.
Dans l'opposition, la sénatrice PS Monique Lubin, entre autres, a fustigé une réforme «brutale». «C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays», a-t-elle déploré.
Décriée par le RN et la Nupes (LFI, écologistes, PCF, PS) ainsi que par les syndicats, cette réforme des retraites continue à mobiliser contre elle des centaines de milliers de manifestants : dans l'après-midi de ce 11 mars, ils étaient plus d'un million de manifestants selon la CGT et quelque 360 000 selon les autorités, à battre le pavé sur l'ensemble du territoire français contre ce projet de loi.