France

Nouvelle journée de mobilisation dans toute la France contre la réforme des retraites (EN CONTINU)

Alors que la réforme des retraites est débattue au Sénat, ses opposant ont organisé une nouvelle journée de mobilisation contre le texte, la septième depuis le début de la contestation.

Samedi 11 mars

Plus d'un million de personnes ont manifesté ce 11 mars en France pour la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé la CGT à l'AFP, alors que les autorités ont dénombré 368 000 personnes dans les cortèges.

Il s'agit du chiffre le plus faible avancé par la centrale syndicale depuis le début du mouvement social, inférieur aux 1,3 million de manifestants du 16 février.

A 18H30, la préfecture de police a fait état de 32 personnes interpellées à Paris, notamment pour port d'arme prohibé et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations.

Dans la foulée de l'annonce par la CGT de 300 000 manifestants dans la capitale, le gouvernement a pour sa part évalué à 48 000 le nombre de participants à la manifestation parisienne contre la réforme des retraites.

A l'échelle de la France, le ministère de l'Intérieur fait état de 368 000 personnes ayant battu le pavé dans la journée.

En fin d'après-midi, la CGT a fait état de la présence de 300 000 manifestants dans le cortège parisien pour ce qui correspond à la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. 

Selon Le Figaro, la préfecture de police de Paris a fait état à 17h de 26 interpellations dans la capitale après les nombreuses tensions observées dans le cortège. Sur les réseaux sociaux, la préfecture a mis en ligne plusieurs publications relatives à aux arrestations effectuées et au matériel saisi.

Ainsi que la rapporté Ouest France en fin de matinée, un barrage filtrant a été organisé sur plusieurs heures aux abords de Caen (Calvados), bloquant en partie les accès au centre commercial «Mondeville 2».

Retrouvez la vidéo de la manifestation parisienne.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, présent dans le cortège parisien, a exhorté «ceux qui dirigent ce pays [à] sortir de cette forme de déni du mouvement social».

Présent à Paris pour manifester, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé le président Emmanuel Macron à organiser un référendum sur les retraites. «S'il est si sûr de lui, on demande qu'il consulte les Français», a-t-il fait valoir.

La préfecture a annoncé que 3 800 personnes s'étaient rassemblées à Perpignan.

La CGT a annoncé que 8 000 personnes avaient défilé à Nice et 45 000 à Toulouse.

La CFDT a mis en ligne sur Twitter des images de la manifestation à Nice.

Selon l'antenne perpignanaise de L'Indépendant, «plusieurs milliers de personnes» ont manifesté dans la citée des Pyrénées-Orientales.

Selon les syndicats cité par France Bleu, 2 000 personnes ont défilé à Belfort.

Selon l'antenne toulousaine du Snes-FSU, la manifestation s'est élancée dans la Ville rose.

D'après Ouest-France, des «milliers de personnes» ont manifesté à Lorient.

Dans un sondage Elabe pour BFMTV, 63% des Français estiment que la mobilisation contre la réforme des retraites est légitime et 70% des sondés demeurent opposés au texte.

La SNCF a annoncé un trafic «fortement perturbé sur l'ensemble» des lignes les 11 et 12 mas. «Nous vous recommandons d'annuler ou de reporter vos déplacements», a-t-elle expliqué sur Twitter.

Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Rennes, Toulouse, Nantes, Montpellier ou encore Brest. Les rassemblements contre la réforme des retraites, actuellement étudiée au Sénat, seront encore nombreux ce 11 mars, pour la septième journée d'action depuis le début de la mobilisation contre le texte, dans l'espoir de faire reculer un gouvernement pour le moment inflexible.

D'après les services de renseignement, cités par plusieurs médias comme BFMTV, 230 actions sont prévues dans toute la France et pourraient rassembler, selon la même source, entre 800 000 et un million de personnes.

A Paris, la manifestation s'élancera à 14h de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation.

Macron irrite les syndicats

Cette nouvelle journée de mobilisation se tient au lendemain du message envoyé par le président Emmanuel Macron aux syndicats, dans lequel il a annoncé vouloir «respecter le temps parlementaire». «Il y a eu un temps de négociation syndicale, il y a ensuite un temps de travail de l'exécutif. Il y a ensuite le temps parlementaire à l'Assemblée et puis maintenant au Sénat», a-t-il ajouté.

Il a également répondu à la lettre que lui a fait parvenir l'intersyndicale, demandant le retrait de la réforme. «Le gouvernement est, comme il l'a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite», a-t-il expliqué, précisant se refuser à rencontrer lui même les syndicats.

Une sortie jugée «méprisante» par Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière, le 11 mars sur le plateau de RMC. «Au moment où il nous écrit qu'il faut "préserver le temps parlementaire", il utilise le 44-3 et le "vote bloqué" au Sénat. Si c'est l'essence de la démocratie de "préserver le temps parlementaire", il faut lui laisser le temps», a-t-il fustigé.

Frédéric Souillot fait référence à l'accélération du débat parlementaire imposé par l'exécutif grâce à l'article 44.3 de la Constitution portant sur la procédure de «vote bloqué» dégainée le 10 mars par le gouvernement. Ainsi, le Sénat se voit dans l'obligation de se prononcer «par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement». La gauche a dénoncé à l'unisson un «déni de démocratie». Le Sénat a, en théorie, jusqu'au 12 mars minuit pour se prononcer sur le texte.

Partout dans le pays, de nombreux secteurs restent touchés par des grèves principalement dans l'énergie et les transports, avec la volonté affichée de faire plier le gouvernement alors que la date butoir pour l'examen du texte par le Parlement approche.