France

Agents EDF en grève : la production énergétique réduite et des radars routiers mis «en sobriété»

Les agents d'EDF, en grève contre le projet de réforme des retraites, ont multiplié ce 4 mars les actions, portant à près de 5 000 mégawatts les réductions de production depuis la veille au soir, soit l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires.

Comme le rapporte l'AFP, les quatre unités de production nucléaires de Tricastin (Drôme) étaient touchées ce 4 mars par des baisses de charge d'environ 2 000 mégawatts, ainsi que l'unité 2 de Flamanville (Manche).

A la mi-journée, la cinquième unité de Gravelines (Nord), Paluel 2 (Seine-et-Maritime) et la première tranche de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) ont à leur tour été affectées, effaçant près de 2 000 MW de production. Saint-Alban 2 (Isère), qui a connu une baisse de production liée à la grève dans la nuit, est revenue sur le réseau en ce début de week-end, selon EDF.

Ces baisses de production s'inscrivent dans le cadre d'une grève reconductible des agents d'EDF en amont de la journée de «mise à l'arrêt» de la France prévue le 7 mars. Elle a débuté dès le 3 mars dans l'après-midi chez les énergéticiens, avant l'examen au Sénat de l'article 1 sur la suppression des régimes spéciaux de retraite.

La question d’aller plus loin se posera la semaine prochaine [...], on sera capable de tout

Selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Energie joint par l'AFP, «les premiers messages de sûreté de réseau sont atteints et notre but n’est pas de toucher les usagers». Autrement dit, les grévistes entendent ne pas accroître les baisses tant que ces messages d'alerte sur l'équilibre entre production et consommation sont émis par le régulateur du réseau. «Mais la question d’aller plus loin se posera la semaine prochaine [...], on sera capable de tout», a-t-il averti.

Côté gaziers, la tranche 6 de la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) est «toujours arrêtée par les agents grévistes», occasionnant une baisse de «465 mégawatts retirés du réseau», selon la CGT.

Des radars routiers mis «en sobriété énergétique»

Le syndicat a aussi revendiqué une mise «en sobriété énergétique» de «très nombreux» radars routiers dans plusieurs départements, «Mayenne, Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence, Gironde...». En clair, ces radars ne fonctionnent plus. «On ne dit pas où comme ça on maintient la prévention, mais on supprime la sanction», a justifié Fabrice Coudour.

Le mouvement de grève devait débuter le 6 mars, à la veille de la journée nationale de mobilisation à l'appel des syndicats, mais les électriciens et gaziers ont avancé leurs actions en apprenant que le Sénat entamait dès ce week-end les débats sur la suppression des régimes spéciaux.

Le secteur craint de voir disparaître son régime spécial et avec lui, à terme, son statut protecteur destiné à compenser notamment les contraintes horaires du métier.

Ces baisses de production, très encadrées par le gestionnaire du réseau de lignes à haute et très haute tension RTE, n'entraînent généralement pas de coupures pour les clients.

«On vient d'appeler à généraliser, y compris dans l'hydraulique», avait indiqué le 3 mars à l'AFP Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie. «Ça va s'organiser aujourd'hui, ce soir et demain samedi et le mouvement durera a minima jusqu'au 7 et a maxima jusqu'à la gagne», avait-il affirmé.