«Sans surprise le gouvernement est défavorable à l’adoption de la motion référendaire», a déclaré ce 3 mars devant l'hémicycle de l'Assemblée nationale le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
Cet ex-député socialiste qui fut proche de Manuel Valls a en effet défendu la légitimité de la démocratie représentative et du Parlement pour avancer sur le sujet des retraites : «Toutes les réformes des retraites depuis 1981 ont été examinées par le Parlement», a-t-il notamment assuré.
La complexité du sujet interdit cette démarche parce qu’aucune réponse binaire ne peut constituer une réponse à la question des retraites
Et le ministre de mettre en avant la capacité du Parlement à se saisir de sujets tels que celui de retraites, qu'il peut «creuser», «amender» ou encore «approfondir». «[Le Parlement peut] apporter des dispositions techniques qu’un examen par voie référendaire ne permettrait pas», a assuré Olivier Dussopt, avant d'ajouter : «La complexité du sujet interdit cette démarche parce qu’aucune réponse binaire ne peut constituer une réponse à la question des retraites.»
La réforme portée par le gouvernement, actuellement débattue au Sénat, est vertement critiquée par une importante partie de l'opposition et a donné lieu à un mouvement social d'ampleur qui s'est déjà traduit par plusieurs manifestations et autres actions de terrain, d'un bout à l'autre du territoire. Un regain dans la mobilisation nationale est attendu à partir du 7 mars.
En outre, le Conseil d'Etat a récemment alerté le gouvernement d'un risque d'inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet de réforme des retraites, notamment concernant l'index seniors.