Economie

A Rungis, Macron justifie la retraite à 64 ans et évoque le financement de l’Education nationale

En déplacement matinal à Rungis, le président Macron a défendu le recul de l'âge de départ en retraite au nom du «bon sens». Il a aussi estimé que cette mesure crée de la richesse et évoqué les financements de l'Education nationale et des hôpitaux.

Le président de la République Française Emmanuel Macron a défendu ce 21 février depuis le marché de Rungis (Val-de-Marne) le recul de l'âge de départ à la retraite, et amorcé un «débat sur le travail» qu'il dit souhaiter plus rémunérateur et évolutif.

Dès son arrivée aux aurores au marché d'intérêt national de Rungis, le chef de l'Etat a été interpellé dans les travées sur sa réforme très contestée des retraites. Vêtu d'une blouse blanche et naviguant entre les carcasses, Emmanuel Macron a défendu le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, au nom de la défense d'un système qui est un «trésor» et constitue «le patrimoine de ceux qui n'en ont pas».

«Tout le monde a du bon sens», a-t-il plaidé devant la presse. «Ce n'est pas vrai de dire qu'on peut garder les mêmes âges [de départ], ça ne marche pas cette affaire», a-t-il ajouté, en affirmant vouloir tenir compte «des différences», des carrières longues aux métiers pénibles.

«Dans l'ensemble les gens savent qu'il faut travailler un peu plus longtemps en moyenne, tous, car sinon on ne pourra pas bien financer nos retraites», a encore assuré le président, qui était accompagné du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et de la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire.

On a une crise à l'Education nationale, on a une crise à l'hôpital, comment on finance ?

Alors que la réforme suscite l'hostilité dans la rue comme au Parlement, Emmanuel Macron a affirmé en retour assumer «une vérité qui fâche». Selon lui, le report de l'âge «permet de créer plus de richesses pour le pays». «On ne peut pas continuer à dire "on a une crise à l'Education nationale, on a une crise à l'hôpital, comment on finance ?" », a-t-il insisté.

Appel au «calme» et au «respect»

En se rendant aux côtés de salariés se levant pour la plupart au milieu de la nuit, le chef de l'Etat revient pour la première fois au contact direct des Français depuis le lancement au début de l'année de son projet phare. Jusque-là en retrait, le chef de l'Etat a appelé au «calme» et au «respect» avant la grande journée d'action du 7 mars, une «mobilisation légitime», mais qui doit réserver «la possibilité à chacun et chacune de continuer à travailler et à vivre».

Rebondissant sur les propos tenus à l’aube par Emmanuel Macron à Rungis, le président macroniste du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier, invité ce mardi 21 février de la matinale de Public Sénat a estimé que «le bon sens c'est qu'on vit plus longtemps et mieux, [donc] on ne peut pas être les seuls en Europe à 62 ans, pendant que tout le monde est à 65 ans et certains pays comme aux Etats-Unis 71 ans». Néanmoins, il a concédé que sur les retraites les syndicats avaient «gagné la bataille de l’opinion».