France

Retraites : Ruffin demande aux Insoumis d'être «à la hauteur du peuple» qui manifeste

Après un incident à l'Assemblée, lors duquel le ministre Olivier Dussopt a été qualifié d'«assassin» et d'«imposteur», François Ruffin a appelé ses collègues à être «à la hauteur du peuple», manifestant «sans heurts» contre la réforme des retraites.

Le député François Ruffin, chef de file de La France insoumise pour le débat sur les retraites dans l'hémicycle, a demandé le 14 février à ses collègues d'être «à la hauteur du peuple» qui manifeste «sans heurts».

Il réagissait à une polémique survenue la veille à l'Assemblée. Le député Aurélien Saintoul a en effet dû présenter ses excuses au ministre du Travail Olivier Dussopt, après l'avoir qualifié d'«assassin» et d'«imposteur», ce qui avait suscité l'indignation sur presque tous les bancs et provoqué une suspension de séance.

«Ses mots ont très largement dépassé sa pensée», a réagi François Ruffin sur LCI. 

«On a pour devoir d'être à la hauteur du peuple, qui sont dehors par millions et avec lesquels il n'y a pas de heurts», a-t-il ajouté, parlant d'une «colère froide».

«Il faut qu'on parle du fond, c'est là qu'on va être bons, que les Français vont être avec nous», a déclaré François Ruffin, estimant que «le centre de gravité est chez les gens et pas dans ce qu'il se passe à l'Assemblée».

Le député a en outre estimé que la suppression d'un millier d'amendements par la gauche le 13 février montrait sa volonté «d'avancer sur le texte». 

Pour sa part, le député et coordinateur de LFI Manuel Bompard a réclamé au gouvernement la prolongation des débats au-delà du soir du 17 février. «On va prendre deux ans de vie à la retraite à des millions de gens dans ce pays, on peut y consacrer plus que 10 jours de débats à l'Assemblée nationale», a-t-il argué sur France info.

L'intersyndicale a appelé à une cinquième journée d'action le 16 février et agite le spectre d'une «France à l'arrêt» le 7 mars, après les vacances scolaires.

«Il faut un pays à l'arrêt pour arrêter Emmanuel Macron», a lancé François Ruffin, rappelant que le dirigeant poursuivait sa réforme alors que les sondages montrent les uns après les autres que la majorité des Français s'oppose à la réforme, qui prévoit notamment le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.