Alors que les débats sur la controversée réformes des retraites se poursuivent à l'Assemblée, le député LFI Aurélien Saintoul s'en est pris au ministre du Travail Olivier Dussopt, à qui il a reproché d'avoir «menti» sur le nombre de morts au travail, en le taxant également de «félonie». Il l'a en outre qualifié d'«assassin» et d'être un «imposteur».
En début de séance, Olivier Dussopt avait déclaré qu'il y a «650 décès par an au travail, un chiffre relativement stable. Chaque mort est un mort de trop». Aurélien Saintoul l'a interpellé plus tard en l'accusant de mentir, en mentionnant des chiffres en augmentation, avec «150 veufs et orphelins» en plus.
Tollé dans l'Hémicycle
Des cris ont alors retenti, la séance a été suspendue et Olivier Dussopt a quitté l’Hémicycle durant cette suspension. La séance a repris près de trente minutes plus tard avec des applaudissements à l'égard du ministre. «Il est inacceptable, inenvisageable que l'on continue dans cette escalade verbale. «On ne peut en aucun cas traiter le ministre Olivier Dussopt d'assassin dans l'enceinte de cet hémicycle», a dénoncé la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé, qui a réclamé des «excuses».
Plusieurs responsables d'opposition de gauche comme de droite ont demandé des excuses au député LFI : «Je tiens à dire à quel point nous sommes choqués par les propos qui ont été tenus», s'est exprimé, sous les applaudissements, le président du groupe communiste André Chassaigne se disant «blessé», «humilié» par de «tels propos».
«On parle d'un sujet très sérieux, des morts au travail, des seniors. Le député insoumis devrait s'excuser de ces propos et j'espère qu'il le fera», a réclamé le chef du Parti socialiste Olivier Faure sur LCP. «C'est véritablement insupportable», c'est «l'outrance permanente», a également déploré le chef de file des députés LR Olivier Marleix.
Le ministre ne pardonne pas
Face au tollé, Aurélien Saintoul a présenté ses «excuses publiques». «J'ai commis une erreur», en raison de «la fatigue» et de «l'émotion», a-t-il plaidé. Pas suffisant pour Olivier Dussopt, le ministre du Travail a dit «entendre» ces excuses mais ne «pas pardonner» cette sortie.
Le député Saintoul a été sanctionné d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, soit le retrait d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Sur Twitter, le Premier ministre Elisabeth Borne a souligné que «l'Assemblée nationale doit être le lieu du débat, pas celui des injures. Ceux qui insultent ne sont pas à la hauteur des Français qui les ont élus ni du débat démocratique qu’ils attendent», a-t-elle dénoncé.