«Comme une rock star». C'est ainsi que Le Mensuel de Rennes a décrit l'accueil réservé au jeune député de La France insoumise (LFI) Louis Boyard à l’université Rennes 2 (Bretagne), à l'occasion d'une réunion publique consacrée à la «révolte de la jeunesse».
Près de 500 étudiants ont participé à ce meeting, d'après le média local, précisant que la réunion était organisée à l'initiative du syndicat «Union Pirate», qui compte, parmi ses membres, deux proches collaborateurs du député à l’Assemblée nationale.
L’ancien président de l'Union nationale lycéenne a déroulé ses thèmes de prédilection comme la précarité étudiante et a appelé les étudiants à se mobiliser contre la réforme des retraites, dont l'examen débute ce 6 février à l'Assemblée.
«La jeunesse est le point de bascule des mouvements sociaux», a lancé Louis Boyard, estimant que les étudiants avaient le pouvoir de «changer l'histoire». Son discours semble avoir motivé les troupes puisque les étudiants ont voté dans la foulée le blocage de l'université.
Les étudiants ont ensuite organisé une chaîne pour transporter tables et chaises, ensuite utilisés pour bloquer les portes et accès de l'établissement. Une banderole «Rennes 2 la rouge» a été accrochée au-dessus de l'une des entrées.
L'initiative a été saluée par le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, pour qui la jeunesse se montre ainsi «propriétaire de son futur», en ne laissant pas «voler demain les droits acquis par ses parents».
Comme le rappellent les médias locaux, Louis Boyard avait déjà mis l’université Rennes 2 en lumière sur les réseaux sociaux à l'automne, dénonçant dans un tweet la réduction des choix et des portions au Crous Bretagne, d'où des sandwichs bien maigres à ses yeux.
«Oups ! Après ma réunion publique à Rennes II, les étudiants viennent de voter le blocage de la fac», a fait mine de s'excuser le député du Val de Marne, affirmant que «les étudiants ont pris conscience que leur nombre et [que] leur force permettra de faire tomber la réforme des retraites».
Si plusieurs assemblées générales sont prévues dans les universités le 7 février à l'occasion de la troisième grande journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, les étudiants n'ont pour l'instant pas joué un rôle significatif dans le mouvement de contestation. Les organisations de jeunesse des partis de gauche, aux côtés de l'Unef, ont lancé le 2 février un appel à la généralisation des blocages dans les lycées et les universités, espérant accroître la pression sur le gouvernement d'Elisabeth Borne.