Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé le 1er février l'exécutif de «jouer le bras de fer» sur les retraites et averti que «minimiser le mécontentement» allait pousser à «passer à la vitesse supérieure».
«La mobilisation est toujours plus forte» et «s'est étendue sur le territoire», a-t-il déclaré sur France Inter, au lendemain d'une deuxième journée de mobilisation qui a rassemblé entre 1,27 million de manifestants selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats.
Les leçons de 2010
«C'est la Première ministre et le président de la République qui nous incitent à y aller encore plus», a-t-il ajouté, alors que deux autres journées de mobilisations sont annoncées les 7 et 11 février.
«Plus le nombre de manifestants augmente, et plus ils disent "oui, bon, ça ne nous fera pas changer le cap". C'est eux qui jouent [...] le bras de fer», a-t-il ajouté. «A force de minimiser le mécontentement» côté gouvernement, «il va falloir passer à la vitesse supérieure», a-t-il averti, se disant favorable à un mouvement de grève reconductible.
Pour autant, alors qu'on lui faisait remarquer qu'en 2010, une précédente réforme des retraites avait été adoptée malgré 14 journées de mobilisation, le responsable syndical a répondu : «Effectivement, on tire les leçons de 2010 et il y a besoin de réfléchir sur la notion de grève et de grève reconductible».
«Mais c'est pas Martinez ni Berger [son homologue à la CFDT] qui décident, c'est les salariés», a-t-il fait valoir. «La mobilisation démarre plus fort qu'en 2010, je pense qu'il y a une plus grande sensibilité, sur les retraites, mais au-delà», a-t-il encore souligné.