Entre 21h et 22h, sept attaques parfaitement coordonnées ont eu lieu entre le Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et le 11e arrondissement de Paris, a rappelé François Molins.
Durant le match de football opposant l'équipe de France à l'Allemagne, deux kamikazes se sont fait exploser à quelques minutes d'intervalle.
Vers 21h40, deux individus ont pénétré dans l'enceinte du Bataclan en rafalant à la kalachnikov et tentant de faire «un maximum de victimes au hasard». Ils ont ensuite pris le public en otage durant plusieurs heures, avant que la police ne donne l'assaut à 00h56. Un autre kamikaze a au même moment actionné sa ceinture explosive sur le boulevard Voltaire.
Quelques minutes plus tôt, plusieurs établissements, restaurants et bars ont subi des attaques à l'arme lourde lorsque des individus à bord d'un véhicule ont tiré sur les clients attablés en terasse faisant des dizaines de morts rue Bichat, rue de Charonne, rue de la Fontaine du roi et boulevard Voltaire dans les Xe et XIe arrondissements.
Un terroriste-migrant passé par la Grèce
Les enquêteurs ont déterminé au cours de l'enquête qu'un des kamikazes du stade de France était un Français né en 1985 à Courcouronnes (Essonne), condamné à huit reprises pour des faits de droit commun et qui faisait depuis 2010 l'objet d'une fiche S pour «radicalisation» sans avoir pour autant jamais commis d'actes terroristes ni effectué de peine de prison.
Par ailleurs, il semblerait que ces attaques puissent de nouveau soulever le lien qui pourrait exister entre le flux migratoire et l'acheminement de djihadistes sur le continent européen en les faisant passer pour des réfugiés.
En effet, un passeport syrien a été retrouvé dans l'enceinte du Bataclan. Il s'est avéré au cours de la journée qu'il appartenait à un migrant enregistré en Grèce. Les autorités grecques ont confirmé l'information. Actuellement, deux migrants ayant transité par la Grèce sont recherchés.
Plusieurs informations faisaient également d'un passeport égyptien présumément retrouvé dans la zone où ont eu lieu des attaques suicide. Ces informatiions ne peuvent néanmoins pas être confirmées.
Les chemins semblent mener en Belgique
Les trois kamikazes s'étant fait exploser portaient tous le même dispositif : une ceinture explosive pleine de péroxyde d'azote (TATP), de piles, de boulons et munie d'un détonateur.
Quant aux attaques perpétrées sur les bars «Le carillon», «La bonne bière», «La belle équipe» et le restaurant «Le petit Cambodge» toutes ont été le fait d'individus se déplaçant dans un véhicule «Séat» de couleur noire de type «Léon», selon les affirmations du procureur de la République de Paris.
Un autre véhicule «Polo» a été retrouvé garé devant le Bataclan et également de couleur noir. Muni de plaques d'immatriculations belges, «il a été loué par un individu de nationalité française et résidant en Belgique».
Cet individu a fait l'objet durant la journée «d'un controle routier à la frontière Belge à bord d'un autre véhicule que celui qu'il avait loué et à bord duquel se trouvaient deux autres personnes elles aussi résidant dans la région de Bruxelles», a ajouté le procureur.