Bien qu'absent aux commémorations de la libération du camp d'Auschwitz par l'armée rouge à Lyon le 29 janvier, le maire de la ville en a pris pour son grade. Chaque fois que son nom était évoqué, relate France 3, Gregory Doucet était hué par une foule en colère.
La prise de parole de son adjointe Florence Delaunay a aussi été perturbée, a déclaré l'avocat lyonnais Alain Jakubowicz. «Du jamais-vu ! Ce matin les lyonnais ont hué, sifflé et tourné le dos à la représentante du Maire Gregory Doucet lors de la cérémonie de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz», a-t-il écrit.
Cette hostilité a lieu dans un contexte de polémique sur l'invitation le 1er février de Salah Hamouri, un avocat franco-palestinien chassé d'Israël où il est soupçonné de lien (qu'il dément) avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Le FPLP est considéré comme terroriste par Tel-Aviv et l'Union européenne.
Depuis l'annonce de la venue, la pression s'exerce sur l'édile qui refuse de le déprogrammer. «Moi, je ne porte pas de jugement sur la justice israélienne. Je ne vais pas non plus me faire son avocat (...) J'offre la possibilité aux gens de l'entendre», avait-il fait valoir entre autres. Il avait aussi proposé à la communauté juive d'inviter à la conférence un expert de leur choix pour apaiser les tensions.
Le grand rabbin de Lyon Daniel Dahan a marqué sa protestation le 27 décembre en se retirant d'un groupe interconfessionnel créé par la maire : Concorde et Solidarité. Le président LR de la région Laurent Wauquiez a demandé au maire d'exclure Salah Hamouri pour ne pas faire «d'un homme condamné pour ses liens avec des mouvances terroristes un "défenseur des droits humains"».
Contacté par France 3, l'intéressé a quant a lui vu dans la polémique une «attaque idéologique menée par l'ambassade d'Israël qui n'a pas à s'immiscer dans les affaires intérieures françaises».