Alors que la réforme des retraites arrive au Parlement le 30 janvier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé «le profond mépris de la valeur travail» d'une partie de la gauche (la Nupes précisément) qu'il accuse dans un entretien au Parisien de chercher «à bordéliser le pays». Le ministre répondait alors à une question portant sur les milliers d'amendements déposés par les partis de gauche en commission des Affaires sociales contre le projet de réforme des retraites.
«Qui déstabilise la démocratie ?»
Plusieurs cadres des partis appartenant à l'alliance de gauche ont fustigé cette sortie médiatique. Le député de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard a répliqué sur BFM TV estimant que le ministre «veut brutaliser le pays», quand sa collègue Danielle Simonnet a accusé «Emmanuel Macron de bordéliser le pays».
Dans la même veine, la parlementaire LFI Raquel Garrido fait un constat : «93% des actifs et 72% des Français sont contre la réforme des retraites mais pour Gérald Darmanin c'est la Nupes qui veut "bordéliser" le pays». «Qui agresse ? Qui déstabilise la démocratie ? C'est à Macron de retirer sa loi pour que le pays puisse avancer», a-t-elle déclaré sur BFM TV.
L'élu communiste de Paris Ian Brossat a considéré sur BFM TV que, concernant la réforme, «ce n'est pas un affrontement entre la Nupes et le gouvernement, c'est entre les Français et le gouvernement».
La secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts Marine Tondelier a pour sa part répondu aux propos de Gérald Darmanin : «Ça va bien se passer.» Une phrase qui fait écho à celle prononcée par le ministre de l'Intérieur lui-même lors d'un échange musclé avec une journaliste de BFMTV. Il avait alors été notamment accusé de «sexisme».
Cette nouvelle passe d'armes entre une partie de l'opposition et le gouvernement survient quelques jours avant une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites : le 31 janvier, à l'appel de tous les syndicats, la grève touchera tous les secteurs, dont l’éducation et les transports.
Selon une carte mise en ligne par l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), plus de 200 lieux de rassemblements sont déjà recensés, soit autant que lors de la journée du 19, qui a connu une forte participation, en particulier dans les villes moyennes.