France

Contestation de la réforme des retraites : le renseignement craint des violences d'«ultra-gauche»

En amont de la mobilisation sociale contre une réforme des retraites impopulaire, le renseignement intérieur s'attend à des violences durant les manifestations dans plusieurs villes du pays, comme Paris ou Nantes.

Inquiète en ce début d'année en raison d'une conjonction de facteurs cristallisant la grogne sociale, les autorités craignent désormais des violences lors de la journée de mobilisation syndicale du 19 janvier contre la réforme des retraites. 

Selon une note du Service central du renseignement territorial et de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris évoquée par France Inter, le renseignement s'attend à la présence «d'éléments radicaux» dans les cortèges de plusieurs villes.

Sont cités «Paris, Rennes, Nantes, Limoges ou encore Brest» comme lieux potentiels de tensions dans un contexte où la multiplication des recours à l'article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre, l'inflation et la hausse des prix de l'énergie «cristallisent la colère de l'ultra-gauche». 

Pour la capitale, les services estiment qu'il pourrait y avoir «200 à 400» personnes susceptibles de commettre des méfaits dans «des black blocks». Ils n'ont en revanche pas remarqué de «déplacement de collectifs constitués vers la capitale». Des «Gilets jaunes au profil radicalisé» pourraient en revanche profiter de l'occasion pour se mobiliser, toujours selon eux. 

2023, l'année de toutes les difficultés ? 

La très impopulaire réforme des retraites, plusieurs fois reportée, est désormais dans les tuyaux dans un contexte de tension sociale forte suscitée par l'inflation et les hausses du prix de l'énergie. Autant d'éléments qui semblent attirer particulièrement l'attention du renseignement intérieur, qui avait déjà estimé que 2023 s'annonçait «difficile» dans une précédente note du 6 janvier. 

Hormis les mobilisations syndicales traditionnelles, le renseignement s'inquiète des actions hors cadre et de l'arrivée dans la contestation de «corporations peu habituées à se mobiliser et agissant sous forme de collectifs». L'inconnu semble préoccuper dans un pays où l'émergence des Gilets jaunes en 2018 avait engendré une réaction ultra-violente des autorités, prises de court et inquiètes devant l'ampleur de la révolte.