France

«Scandaleux» : Le patron de la CGT accuse Borne de «mettre le feu» avec la réforme des retraites

Philippe Martinez a répondu à l'«appel à la responsabilité» lancé par Elisabeth Borne concernant la première grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, assurant que le Premier ministre avait mis «le feu» avec cette réforme.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé le 13 janvier Elisabeth Borne de «mettre le feu» avec la réforme des retraites, jugeant «absolument scandaleux» l'appel à la responsabilité lancé la veille aux syndicats par le Premier ministre. «C'est absolument scandaleux. C'est elle qui aurait dû réfléchir avant de lancer cette réforme. C'est elle qui, entre guillemets, "met le feu", c'est pas nous», a déclaré le numéro un du deuxième syndicat français sur BFMTV et RMC.

La CGT, comme les sept autres centrales syndicales, appelle à une première journée de grèves et de manifestations le 19 janvier contre le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 ans aujourd'hui.

«Il y a un droit de grève, il y a un droit à manifester», mais «c'est important aussi de ne pas pénaliser les Français», avait réagi le 12 janvier Elisabeth Borne après l'appel à la grève lancé par la CGT Pétrole. «Pour les syndicats, c'est un appel à la responsabilité», avait-elle ajouté.

Martinez estime que les syndicats ont prévenu le gouvernement

«Qui jette de l'inquiétude sur les Français sur le pouvoir d'achat, qui propose cette réforme au moment où il y a déjà beaucoup de soucis ?», lui a rétorqué Philippe Martinez.

Elisabeth Borne «ne peut pas dire qu'on ne l'a pas prévenue : tous les syndicats – c'est rare – l'ont prévenue» en disant «attention à ce qui va se passer», a poursuivi le dirigeant cégétiste. «Qu'elle ne renvoie pas la responsabilité aux organisations syndicales de la mobilisation qui peut arriver», a-t-il ajouté.

Le numéro un de la CGT a souhaité que «des millions» de Français soient en grève et dans la rue le 19 janvier, et rappelé que «d'autres» journées de mobilisation étaient envisagées. «Il y a déjà des réflexions sur des grèves reconductibles, et pas que chez Total et à la RATP», a-t-il observé. Il a espéré qu'il y ait «plus de monde» dans les cortèges que les seuls «syndiqués». «On ne va pas trier, à part les élus du Rassemblement national. Ils ne sont pas les bienvenus dans nos manifestations», a-t-il précisé, en leur recommandant «vigoureusement de ne pas venir».

Interrogé sur France 2, le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot, a pour sa part souligné que la manifestation syndicale serait «encadrée», et que «derrière ce cortège viendra qui veut».