Parue au Journal officiel ce 1er janvier, la nouvelle promotion civile de la Légion d'honneur – la plus élevée des distinctions nationales françaises – a récompensé 340 personnes œuvrant «au service de la nation», a fait savoir la Grande chancellerie dans un communiqué.
Si les ministres et parlementaires en exercice ne peuvent être nommés, plusieurs anciens ministres d'Emmanuel Macron ont toutefois été distingués : Nicole Belloubet a été promue commandeur ; Muriel Pénicaud, François Bayrou (actuel Haut-commissaire au plan) et Frédérique Vidal ont été promus officiers ; Christophe Castaner, Emmanuelle Wargon et Richard Ferrand ont quant à eux été faits chevaliers.
La retraite à 65 ans pour le peuple, les privilèges pour les copains
Autant de nominations qui ont suscité de vives critiques, des personnalités politiques de droite comme de gauche estimant qu'elles ne relevaient que du «copinage» des anciens ministres avec le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
«En macronie, l’année 2023 démarre par un nouvel épisode de copinage. Emmanuel Macron vient de décerner la Légion d’honneur à Bayrou, Castaner et Ferrand. La retraite à 65 ans pour le peuple, les privilèges pour les copains», a ainsi commenté le député de la Nupes Thomas Portes.
«Pour 2023, je vous souhaite également de devenir copain avec le président. Ça permet de trouver un boulot, ou une légion d'honneur. Sans trop se casser la tête», a écrit son son collègue, Damien Maudet.
Le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a critiqué de son côté une «pluie de décorations pour les courtisans, les incapables et les bons à rien».
Pour le président des Patriotes Florian Philippot, les Légions d’honneur de Richard Ferrand, Christophe Castaner et François Bayrou sont des «Légions du copinage». «Ces trois-là n’ont rien fait pour la France, à part connaître [Emmanuel] Macron ! Quelle honte !», a-t-il tempêté sur Twitter.
«Comme le dit Brassens, "les copains d'abord" !», a renchéri l'eurodéputé et président d'honneur de Reconquête Gilbert Collard.
Jean-Frédéric Poisson, président de VIA, a pour sa part dénoncé une «distribution de bons points à la mode Macron» qu'il juge «aussi grotesque qu’indécente».
L'année passée, la nomination de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn – pourtant mise en cause pour sa gestion de la crise sanitaire en 2020 – au grade de chevalier de la Légion d'honneur avait déjà été très critiquée. Six mois plus tard, l'ancien ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui venait d'être sèchement battu aux législatives, était lui promu au grade d'officier. Jean Castex, Jean-Yves Le Drian ou encore Florence Parly avaient aussi été récompensés.