France

Des organisations kurdes manifestent à Paris après la fusillade survenue le 23 décembre

Des organisations kurdes se sont rassemblées à Paris après la fusillade qui a fait trois morts le 23 décembre dans la capitale, et qui s'est produite aux abords du Centre culturel kurde Ahmet-Kaya. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre.

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce 24 novembre à la mi-journée place de la République à Paris pour rendre hommage aux trois Kurdes tués et aux trois autres blessés la veille par les tirs d'un homme de 69 ans près d'un centre culturel kurde.

Dans la foule, de nombreux manifestants agitaient des drapeaux du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ou à l'effigie de trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 à Paris, a constaté une journaliste de l'AFP. Des échauffourées ont éclaté avec les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, selon des images tournées par Ruptly, après avoir été visées par des projectiles.

Au moins quatre voitures ont été renversées et une incendiée, des poubelles brûlant sur le boulevard du Temple, près de la place de la République.

La communauté kurde dénonce un acte de «terrorisme»

«Ce qu'on ressent, c'est de la peine et de l'incompréhension, parce que ce n'est pas la première fois que ça arrive», a déclaré à l'AFP Esra, une étudiante de 23 ans qui n'a pas souhaité donner son patronyme, les yeux rougis par les larmes. Une minute de silence a été observée, en musique, à la mémoire des victimes et de «tous les Kurdes morts pour la liberté».

Plusieurs manifestants présents ce 24 décembre ont dénoncé auprès de l'AFP une «injustice» ainsi qu'un acte «terroriste» et «politique». Le suspect, de nationalité française et âgé de 69 ans, qui avait déjà commis des violences avec arme par le passé, a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu'il était «raciste».

Un peu plus tôt dans la matinée, des représentants de la communauté kurde avaient été reçus par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez. «Nul doute pour nous que ce sont des assassinats politiques. Le fait que nos associations soient prises pour cible relève d'un caractère terroriste et politique», a affirmé à l'issue de la rencontre Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDKF). Il a par ailleurs regretté un «manque sur le plan sécuritaire» sur les lieux des tirs, dont la sécurité est «sous la responsabilité des autorités françaises».

Le suspect, dont la garde à vue a été prolongée ce 24 décembre, est soupçonné d'avoir ouvert le feu la veille rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris, tuant trois personnes et en blessant trois autres au niveau d'un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant animé et prisé de la communauté kurde. Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte «terroriste» et mis en cause la Turquie.