Sur les Champs-Elysées à Paris, à Bordeaux, à Lyon ou encore à Marseille, la qualification des Bleus pour la finale du Mondial 2022 le 14 décembre a été célébrée tout au long de la soirée par des milliers de supporters. La victoire de l’équipe de France s’est cependant accompagnée d’une série d’incidents, d’interpellations et d’un accident mortel.
Plus de 250 interpellations à l'échelle nationale, Lyon particulièrement touchée
Près de 10 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour encadrer les supporters des deux équipes, dont la moitié à Paris et en région parisienne. Sur les Champs-Elysées, les forces de l'ordre étaient massivement déployées et ont répondu à des jets de projectiles par des charges et des tirs de gaz lacrymogène. Au total, 167 interpellations ont eu lieu dans l'agglomération parisienne, dont 145 à Paris même, selon les chiffres de la préfecture.
Une quarantaine de personnes «proches de l'ultradroite» ont été interpellées, notamment pour port d’armes prohibées, selon une source policière citée par l'AFP.
A Créteil (Val-de-Marne), un départ de feu a été causé dans un immeuble par un tir de mortier, signale Le Parisien, évoquant «plusieurs» interpellations dans la foulée de l'incident.
Au niveau national, sans l'agglomération parisienne, la police a fait état de 95 interpellations dans un premier bilan établi ce 15 décembre.
A Lyon, la préfecture a rapporté huit interpellations, dont deux parmi «des militants appartenant à la mouvance de la droite radicale». Dans la soirée, Lyon Mag a indiqué que la fête avait viré «à l’émeute» dans le centre-ville, évoquant des jets de pierres sur les forces de l'ordre et de multiples départs d'incendie. Des émeutiers sont entrés de force dans des immeubles du centre-ville «pour trouver de nouvelles poubelles et alimenter une barricade», a détaillé le média local. Sept policiers nationaux et gendarmes ont été légèrement blessés à l'occasion de cette soirée agitée.
A Bordeaux, le média Rue 89 a indiqué aux alentours de minuit que la situation dégénérait sur la place de la Victoire après le départ des fêtards. «Les CRS ont chargé à plusieurs reprises et procédé à des interpellations musclées», a-t-il rapporté.
Un mort à Montpellier
Montpellier a quant à elle été endeuillée par la mort d'un garçon de 14 ans, «violemment percuté par un chauffard à la suite du match» selon le préfet et «décédé peu après sa prise en charge médicale». Le conducteur a pris la fuite et «le véhicule a été retrouvé à proximité des lieux de l’accident et placé sous séquestre», a ajouté la préfecture dans un communiqué précisant que «l’enquête de police progresse rapidement sous la direction du parquet». La députée de la Nupes de l’Hérault, Nathalie Oziol, a exprimé son «immense tristesse» après ce «drame absolu». Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir un groupe de personnes agitées arrachant un drapeau accroché à la fenêtre d'une voiture à l'arrêt. Son conducteur accélère alors soudainement, écrasant mortellement une personne.
Selon BFM Nice Côte d'Azur, des débordements se sont également produits à Cannes et Nice, avec un total de 10 interpellations dans les Alpes-Maritimes.
A Annecy, une interpellation a eu lieu après des jets de projectiles sur les forces de l’ordre et un homme a été évacué à l’hôpital après avoir été blessé lors d’une rixe, selon la préfecture de Haute-Savoie.
14 interpellations ont également été signalées à Avignon, dont huit pour des tirs de mortier, selon un bilan de la police transmis à l’AFP. Avant le début du match, un gendarme mobile a été blessé à la jambe par un conducteur qui a refusé d'obtempérer et percuté un groupe de gendarmes, rapporte La Provence, qui précise que le conducteur a ensuite été interpellé par la brigade anti-criminalité et placé en garde à vue pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique.
En revanche, aucun incident n'a été répertorié à Strasbourg par l'AFP. La soirée a également été calme à Marseille, où une seule personne a été interpellée pour vol de téléphone portable, a indiqué la préfecture de police à France 3. Selon ce même média, trois interpellations ont par ailleurs eu lieu à Miramas, où 130 personnes s'étaient réunies, deux pour port de couteau et une pour jet de fumigène. A Arles, deux personnes ont également été interpellées pour «outrage et rébellion».
Le 10 décembre, après la victoire du Maroc face au Portugal, 178 interpellations avaient été comptabilisées, et 33 policiers blessés.