Plutôt confiantes pour l'approvisionnement en gaz cet hiver, les autorités semblent plus réservées pour l'après. Interrogée sur BFMTV le 13 décembre, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a déclaré qu'il y avait «une vraie question en gaz sur l'hiver 2023-2024».
«Mais il faut reconnaître aussi que pour l'instant on est concentré sur le passage de l'hiver 2022-2023 en gaz et en électricité», a-t-elle immédiatement ajouté, affirmant que le défi serait de «bien reconstituer nos stocks» pour la suite.
Interrogée par des journalistes faisant état de rapports préoccupants sur la baisse des réserves de gaz sur cette hiver, l'ancienne ministre a affiché une certaine sérénité : «Le principe, c'est qu'on stocke avant et qu'on consomme ensuite. C'est normal que les stocks ne restent pas à 100%», a-t-elle déclaré. «On a 25% de notre consommation en stock, forcément il ne fait pas tout l'hiver», a-t-elle précisé, le reste pouvant être couvert par l'import.
Sur la question des achats de gaz, la haut fonctionnaire a évoqué un marché encore instable, sans pour autant admettre explicitement que les sanctions occidentales sur l'énergie russe avaient perturbé les prix. «Là on a quelques aléas parce que la Norvège vend un petit peu plus à l'Angleterre et un peu moins à l'Europe continentale», a-t-elle dit. Et quant au prix exorbitant pratiqués sur le marché, l'ancienne ministre a déclaré que la France a «bien stocké» et que les autorités étaient confiants pour «cet hiver».
Un avenir incertain
Le 12 décembre, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (IEA) estimait que «nombre des circonstances» qui ont permis aux pays membres de remplir leurs sites de stockage au cours du printemps et de l'été 2022 pour cet hiver pourraient ne pas être répétées en 2023.
Le rapport insiste notamment sur le fait que, outre un arrêt des livraisons russes, la demande de Pékin pour le Gaz naturel liquéfié (GNL) pourrait repartir du fait d'un rebond de l'économie chinoise, augmentant la concurrence avec l'Europe pour acheter le GNL disponible dans le monde. Les températures clémentes connues cet automne en Europe pourraient également bien ne pas se reproduire, conduisant à une plus grande consommation des stocks.